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Constantine - Espaces verts de la commune «Didouche Mourad»: Des élus demandent une commission d'enquête

par A. Zerzouri

«Plus de la moitié des espaces verts qui embellissaient la commune «Didouche Mourad» ont perdu leur vocation», affirment un groupe d'élus locaux, qui siègent à l'Assemblée communale, sur un ton de déception mêlée à la colère.

Soutenant dans ce sens que «c'est le résultat du laisser-aller et du manque d'entretien qui a entraîné la mort de ces lieux, où la verdure a laissé place nette à un dépotoir». Là où le bât blesse, soutiennent nos interlocuteurs, c'est qu'il y a une EPIC (entreprise de gestion urbaine) chargée de la collecte des ordures ménagères, de l'hygiène et l'assainissement, et la gestion de ces espaces publics, un jardin public et 14 espaces verts, mais on ne voit rien de sérieux sur le terrain malgré les charges et les dépenses enregistrées sur ce chapitre. Un vice-président de l'APC ?Didouche Mourad', Abdelwahab Mahceni, qui fait partie du groupe d'élus ayant dénoncé publiquement cette dégradation des espaces verts, notamment lors de la session de l'APC tenue le jeudi dernier, nous a appris que les concernés ont sollicité auprès de la tutelle l'envoi d'une commission d'enquête pour s'enquérir de la situation et, surtout, demander des justifications à propos des dépenses enregistrées sur ce registre sans aucun résultat palpable, pire encore on constate que la dégradation des espaces verts a atteint un niveau catastrophique. Selon un document ? bilan qui nous a été remis, cette EPIC a dépensé plus d'un milliard de centimes en frais de personnel, plus de 600 millions de centimes pour l'achat de pièces de rechange, l'entretien du matériel roulant et autres pneumatiques, ainsi que plus de 17 millions pour l'acquisition de fournitures de bureaux, et en contrepartie notre interlocuteur fait constater que sur le même bilan, on voit que l'EPIC a mis en sous-traitance l'entretien des espaces verts par des privés, qui ont empoché plus de 260 millions de centimes. On s'étonne qu'une entreprise qui a son personnel et ses moyens matériels pour gérer les espaces verts recourt à des entreprises privées pour effectuer ce travail, souligne sur un ton indigné M. Abdelwahab Mahceni, considérant qu'il s'agit de dépenses injustifiées, estimant dans ce contexte que l'intervention des autorités de tutelle est plus que nécessaire pour mettre un terme à ces comportements qui portent un grave préjudice à l'environnement et aux ressources de la commune. Dans ce sillage, ces élus locaux ont évoqué l'autre problème qui menace leur commune, en l'occurence celui de la propagation des maux sociaux, du chômage et de la délinquance, rappelant dans ce sens les crimes qui ont mis en émoi, ces dernières semaines, la population locale. Selon leurs dires, l'Assemblée communale n'a lancé aucun projet de développement local d'envergure, apte à même de résorber le chômage. « Tout ce qu'on a vu sur le bilan des dernières années présenté par le P/APC, c'est de la gestion courante, à l'instar de l'éclairage public, ayant avalé des sommes énormes qu'on aurait mieux fait de les investir dans les énergies renouvelables, ainsi que le retapage des routes, l'alimentation en eau potable et autre raccordement au gaz », diront nos interlocuteurs. Ils font remarquer que sur le bilan, on trouve les sommes dépensées mais pas de noms des entreprises de réalisation, chose qui pose un problème de transparence, et qu'il faudrait également éclairer par la commission d'enquête. M. Abdelwahab Mahceni tiendra à conclure avec une anecdote qui résume toute cette situation qui frappe la commune, en affirmant que pratiquement tous les projets se terminent avec des avenants et, chose inconcevable, la bibliothèque fait l'objet de travaux de réhabilitation alors qu'elle a été à peine réceptionnée !?