Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Au fil... des jours - Communication politique : nouvelles du front ! (2ème partie)

par Belkacem Ahcene-Djaballah

  Mardi 13 mars 2018 :

A lire : la dernière interview de Lakhdar Brahimi, l'ancien Mae algérien (site électronique d'informations arabophone www.algériediplomatique.com) dans laquelle il s'exprime sur la santé du Président A. Bouteflika...sur la relance de l?Uma...sur son avenir...

A imiter : impliquée dans un scandale financier, la seule femme chef d'Etat d'Afrique, la présidente (honorifique) mauricienne, depuis juin 1958, Gurib-Fakim Ameenah, 58 ans, va démissionner après les cérémonies du 50è anniversaire de l'indépendance... «l'intérêt du pays passant avant tout»

A ne pas imiter : la suppression par le Parlement chinois (2.958 voix pour, deux contre et trois abstentions) de la limitation de mandats présidentiels (deux fois cinq ans) en Chine. Ainsi, Xi Jinping, à peine 64 ans, pourra rester à la tête de l'Etat au-delà du terme prévu de 2023. L'amendement fait aussi entrer «la pensée Xi Jinping», héraut de la «grande renaissance de la nation chinoise», dans la Constitution, ainsi que «le rôle dirigeant» du Parti communiste chinois (PCC) dans son article premier.

A noter que la limite de deux mandats avait été imposée dans la Constitution de 1982 par l'homme fort de l'époque, Deng Xiaoping, afin d'éviter un retour au régime dictatorial de l'ère Mao Tsé-toung (1949-76).

A noter aussi que la campagne anti-corruption intensive menée par M. Xi, si elle lui a permis d'écarter des opposants internes, lui a aliéné de nombreux cadres, ce qui pourrait expliquer pourquoi il cherche à se maintenir au pouvoir le plus longtemps possible.

«Xi Jinping ne se sent pas en sécurité parce qu'il s'est fait trop d'ennemis au cours des cinq dernières années», observe un opposant

A noter : les «fake news» circuleraient sur internet plus vite et plus largement que les vraies infos ; six fois plus...et surtout pour les informations politiques... Grâce à l'usage des «bots» (logiciels réalisant seuls des opérations sur internet), Donald Trump et ses «fans» ont, croit-on, pu accentuer la polarisation de la population américaine et, ainsi, remporter l'élection présidentielle (2016).

A signaler : le site «Maroc Leaks», spécialisé dans le décryptage de l'actualité politique et économique du royaume du Maroc, vient de rendre publique une liste exhaustive de députés français à la solde de Rabat. Au nombre de 120, ces élus sont membres du «Groupe d'amitié France-Maroc» au sein de l'Assemblée nationale et sont pour la plupart, issus du parti du président Macron, «Les Républicains en Marche», majoritaire au Parlement, suivi du parti de droite, «Les Républicains», avec 24 députés. On y trouve plusieurs députés d'origine marocaine, et d'anciens militants socialistes, comme Jacques Maire, ainsi que des hommes d'affaires à l'image d'Olivier Dassault. Il paraît que les services de renseignements ont...

Mercredi 14 mars 2018 :

Voilà qu'on retrouve encore une fois le traditionnel management par le chaos, voire par la terreur, de Donald Trump. On aurait pu s'attendre que, comme président, il s'adoucisse. Il a été habitué à virer tout collaborateur qui ne lui plait pas, qui ne lui convient pas et il le fait de nouveau avec brutalité. Il y ajoute une forme d'humiliation parce que visiblement Rex Tillerson n'a même pas été prévenu au préalable. Le président Donald Trump a annoncé (via son compte Twitter pour ne pas changer) la destitution de son secrétaire d'Etat Rex Tillerson sans que celui-ci ne soit mis auparavant au courant de son «éviction»

L'ancien Pdg d'ExxonMobil devrait être remplacé par Mike Pompeo, qui dirigeait la CIA depuis janvier dernier. Pompeo... décrit comme un «Yes man», un homme aux ordres. Il est d'ailleurs un ancien militaire et Donald Trump adore s'entourer d'anciens militaires.

En tournée africaine depuis le 6 mars dernier, Rex Tillerson avait dû écourter son séjour, officiellement pour «des exigences de travail». Cette tournée africaine, qui était censée corriger les «bévues» du président Trump qui avait notamment qualifié les pays africains de pays de «merde», devait également permettre de contrer l'influence chinoise et de rétablir les relations des USA avec le continent africain. Il faut rappeler que les relations de Tiillerson avec Donald Trump étaient deveues de plus en plus houleuses depuis l'été 2017. Rex Tillerson avait traité de «moron», c'est-à-dire de «crétin», de «débile», le président, à l'issue d'une réunion du Conseil de sécurité nationale lors de l'été 2017, et cela s'était su. Of course !

Jeudi 15 mars 2018:

Superbe «coup» diplomatique des Russes. Et il fallait y penser. Voilà donc qui va contrebalancer quelque peu les plans britanniques (et certains des leurs amis) qui voudraient bien qu'on les suive sur le terrain du «boycoot» protocolaire (et du renforcement des sanctions économiques), suite à l' empoissonnement (par qui ?) d'un ex-espion russe réfugié en Grande-Bratagne. Donc, les personnes qui souhaitent se rendre en Russie pour la Coupe du Monde 2018 n'ont désormais pas besoin de visa. En effet, dans le cadre de l'événement qui se déroulera du 14 juin au 15 juillet 2018, la Russie a supprimé le visa d'entrée durant la période du Mondial. Il y a d'abord les supporters des pays arabes qui s'y rendront pour soutenir leurs équipes ; c'est le cas notamment pour le Maroc, la Tunisie, l'Egypte, l'Irak ou encore l'Arabie saoudite. Il ya aura aussi les fans algériens de football qui souhaiteraient se rendre en Russie pour assister au Mondial.

En revanche, les étrangers doivent cependant être munis d'un passeport valide et du document «Fan ID». Une carte d'identité de fan très sécurisée pour garder un œil sur les personnes qui sont rentrées sur le territoire russe.

Cette mesure permet aux ressortissants étrangers, qui arrivent «en tant que spectateurs» de la Coupe du Monde 2018, d'entrer sur le territoire russe à partir du 4 juin 2018 à 00:00, jusqu'au 15 juillet 2018 à 23:59 (heure locale d'arrivée). La sortie du territoire russe est permise du 4 juin 2018 à 00:00 au 25 juillet 2018 à 23:59 (heure locale de départ).

Vendredi 16 mars 2018 :

Mille bravos à la Haca/Csca du Maroc et belle leçon de journalisme ! Près de deux mois après la diffusion par la radio «Chada FM» des propos d'un «fquih» Abderrahmane Essekach, dans le cadre de son émission Dine wa dounia (Religion et vie), le Conseil supérieur de la communication audiovisuelle (CSCA) a décidé de réagir fermement. Instance délibérante de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA), le CSCA a donc sanctionné la société éditrice de «Chada FM»

Dans sa thèse, le «fquih» en question avait soutenu que le cancer du col de l'utérus chez la femme est causé par les relations extra-conjugales. Une théorie se prétendant «scientifique» (toute une histoire de code spermique) mais totalement loufoque. Pour lui, conclusion, «les femmes les plus vulnérables à ce cancer sont celles qui s'adonnent à la prostitution ou sont infidèles à leur mari».

Décision de la Haca : «La société Chada Radio a enfreint les dispositions légales et réglementaires en vigueur, notamment celles relatives à la dignité de la femme, à l'honnêteté de l'information et des émissions et à la maîtrise d'antenne», estime le CSCA. Et de préciser qu'il a été décidé de suspendre la diffusion du service Chada FM pendant l'heure habituelle de la diffusion de l'émission en question, durant deux semaines. La société éditrice se doit, tient à préciser le conseil dans un communiqué, de prendre les dispositions nécessaires pour l'exécution de cette décision qui sera publiée au Bulletin officiel.

Le Csca ordonne également à l'éditeur de la radio de diffuser, durant les deux semaines de la période de sanction précitée, à l'heure habituelle de la diffusion de l'émission Dine wa dounia suivant la notification qui lui sera faite de la présente décision, la lecture d'un texte. Dans ce dernier, la radio devra rappeler les faits et souligner que la thèse présentée comme catégorique de cause à effet par le «fquih» ne prend aucune considération de plusieurs aspects, à commencer par le cadre légal et réglementaire en vigueur notamment en ce qui concerne la dignité de la femme.

Dans ce texte toujours, la radio devra souligner que les propos de son invité ne respectent pas non plus les constantes selon lesquelles il ne faut jamais stigmatiser des personnes atteintes de maladies au risque (dans ce cas) que les femmes refusent de subir un dépistage précoce. Ce qui présente un risque certain pour leur santé et leur vie.

Le texte contiendra, par ailleurs, que les propos soutenus par son invité n'ont pas tenu compte de la règle fondamentale de ne présenter que des données médicales certaines et crédibles en en citant les sources.

Pour le Csca, cette sanction est légitimée également par le fait qu'à aucun moment de l'émission en question, n'est intervenue l'animatrice (cela arrive souvent chez nous...et on le paye assez cher aujourd'hui avec, entre autres, le refus de bien des parents de faire vacciner leurs enfants contre la rougeole!) pour exprimer ses réserves envers les propos tenus par l'invité, tel que requis par l'exigence de maîtrise d'antenne. «Ce qui met le contenu précité en non-conformité avec les dispositions légales et réglementaires relatives à la communication audiovisuelle».

La Haca rappelle, dans son communiqué, qu'elle a d'ores et déjà brandi des avertissements contre cette radio à plusieurs reprises en 2014, 2015 et 2016 pour la même émission avant de la sanctionner, conformément aux dispositions légales.

Samedi 17 mars 2018:

Moscou a annoncé samedi l'expulsion imminente de 23 diplomates britanniques et la cessation des activités du British Council en Russie, en rétorsion aux mesures prises par Londres après l'empoisonnement en Grande-Bretagne d'un ex-espion russe (un agent double «considéré comme traître dans l'opinion publique russe, mais d'un point de vue juridique, l'Etat russe n'avait rien contre lui et n'avait aucun intérêt à l'éliminer») et de sa fille, Sergueï Skripal et Loulia. Mercredi, la Première ministre Theresa May avait annoncé l'expulsion de 23 diplomates russes, une mesure inédite depuis la fin de la guerre froide, et le gel des contacts bilatéraux avec la Russie.

La Grande-Bretagne accuse en effet la Russie de cette attaque utilisant un agent innervant militaire. L'ancien espion et sa fille sont toujours hospitalisés dans un état «critique», tandis que le policier également empoisonné lorsqu'il leur a porté secours est, depuis vendredi, hors de danger, selon Londres.

Moscou a également annoncé samedi qu'il mettait fin aux activités en Russie du British Council, l'organisme international britannique pour les relations culturelles et l'éducation, officiellement en raison de son «statut hors régulation».

Le ministère a également prévenu la Grande-Bretagne, via son ambassadeur, que «si de nouvelles mesures inamicales étaient prises par Londres à l'égard de la Russie, la Russie se réserve le droit de répondre à son tour par d'autres mesures».

La confrontation entre les Occidentaux et Moscou s'est encore durcie vendredi, à deux jours de l'élection présidentielle russe de dimanche, que Vladimir Poutine s'apprête à remporter pour un quatrième mandat qui le maintiendra à la tête de la Russie jusqu'en 2024.

Le ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson avait alors assuré que Londres en voulait au «Kremlin de Poutine» et non à la Russie. L'obejctif enfin avoué, est clair : tenter d'empêcher la rééelction (dimanche prochain) de Vladimir Poutine... jusqu'en 2024 ! Une nouvelle manière de faire de la politique internationale.

A suivre