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Tébessa: Les cours de soutien scolaire refont parler d'eux

par Ali Chabana

  Et voilà qu'on reparle des cours de soutien scolaire, un épiphénomène pédagogique qui s'est installé dans les mœurs de l'Éducation, d'un cursus scolaire objet à de multiples turbulences, sans que les pouvoirs publics n'arrivent à le parer. Et toutes les mesures prises, afin de l'endiguer, se sont avérées vaines; plus que cela, les cours particuliers ne se considèrent plus comme un simple complément, mais plutôt un sérieux concurrent, quand les cours de soutien scolaire institués par la tutelle, vite boudés et par les élèves et par les enseignants. Que faire alors ? Les parents, eux, ne se posent pas trop de questions, à chaque fois devant un fait accompli, quand il s'agit du cursus scolaire de leurs enfants, un dilemme à plusieurs équations. C'est le cas de Mohamed Lamine : « Je suis obligé d'inscrire mes deux enfants en classe d'examen, dans des cours particuliers payants. Peu importe le tarif appliqué par les enseignants, on ne s'interroge plus sur les conditions de scolarisation. L'essentiel est que les enfants renforcent leur aptitude dans deux matières, les sciences physiques et les maths. Des retards accumulés à cause justement de ces grèves et ruptures à répétition ». L'engouement pour les cours particuliers ne s'est pas attendu, en cette période charnière de l'année scolaire, où les candidats aux examens de fin de cycle, tous paliers confondus, entrent dans une ligne droite, les rattrapages et les révisions se succèdent les uns aux autres. D'Elma Labiod, Bekkaria et Hammamet, El Kouif, Bir Dheb, des dizaines d'élèves font la navette, à la recherche d'un supplément de connaissances, les programmes scolaires réguliers risquent de rester inachevés, une hantise chez des candidats appelés à subir les épreuves du BEM et du bac. Les enseignants assurant ces cours particuliers, ou encore spéciaux quand l'enseignant, à la réputation bien établie, dispense ses cours à un groupe restreint d'élèves, payant cash ce privilège que d'autres n'auront pas. Ahmed, commerçant à Bekkaria, ses moyens financiers lui permettent d'envoyer sa fille en classe de terminale, dans l'un de ces endroits : « Je débourse des dépenses supplémentaires pourvu que ma fille réussisse son bac. Des cours à 3.000 dinars et plus. Cela devient normal », dira-t-il. Mieux, les tarifs varient selon la tête du client et l'aura de l'enseignant. L'élève issu de milieu défavorisé observe la scène, impuissant de suivre le rythme du manège. En fait, l'école algérienne se trouve à la croisée des chemins, son devenir est en jeu. La demande sociale d'un enseignement de qualité interpelle les responsables du secteur. Des familles qui tiennent jalousement à la réussite de leurs enfants, mais être les dindons d'une farce de mauvais goût, et les faire payer en conséquence certains errements.