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Au fil... des jours - Communication politique : nouvelles du front ! (1ère partie)

par Belkacem Ahcene-Djaballah

Lundi 5 mars 2018 :

Après les propos dangereux de Naima Salhi, c'est la FAF qui (certainement voulant appliquer trop strictement la réglementation et, coupant les cheveux en quatre et surtout ne mettant pas en pratique une politique de concertation optimale et transparente) crée un problème qui n'avait pas lieu d'être. L'histoire de domiciliation du match de la coupe d'Algérie JS Kabylie-USM Blida ! Elle a, une nouvelle fois, donné l'occasion aux groupes extrémistes en Kabylie de sévir et d'exploiter cette situation en leur faveur.

Pour ces extrémistes, la FAF travaille dans le sens de casser la JSK et de la faire rétrograder en division inférieure, précisant dans leurs discours de propagande que la sortie de la FAF est intervenue après celle de Naima Salhi.

Le football étant un phénomène par lequel des foules peuvent être facilement mobilisées, les extrémistes de la région de Kabylie ne s'attendaient pas à ce cadeau de la part de Naima Salhi et de la FAF pour mener campagne en faveur de leurs idées.

Mardi 6 mars 2018 :

A méditer :

Lu in «Jeune afrique.com» : Ancien journaliste (1986-2005), désormais professeur d'études africaines à l'université Duke, aux États-Unis, Stephen Smith a délaissé la politique du continent pour la géographie de ses peuples le temps d'un ouvrage : «La ruée vers l'Europe». Un livre polémique mais documenté sur les liens migratoires entre l'Europe et l'Afrique : «À l'échelle du continent, selon une enquête de l'Institut Gallup de 2016, 42% des Africains âgés de 15 à 25 ans déclarent vouloir partir. Même si tous ne passeront pas à l'acte migratoire, l'Afrique est un continent en instance de départ».

Mercredi 7 mars 2018 :

Savez-vous que le gouvernement de Benyamin Netanyahou avait posé (en février) un ultimatum aux migrants subsahariens en situation irrégulière : soit ils quittent le territoire avant fin mars, soit ils sont emprisonnés. Les premières incarcérations ont démarré, provoquant manifestations et grèves de la faim dans les centres de rétention.

Israël (qui a occupé illégalement la Palestine et mène une politique incessante d'expansion territoriale) donne le choix à ceux qui n'ont pas de demande d'asile en cours d'instruction : partir d'ici à début avril -soit pour leur pays d'origine soit pour un pays tiers- ou aller en prison indéfiniment... Tout cela, personne n'en parle en Occident, les médias -surtout français- préférant se polariser sur les «dégâts» collatéraux sur la vie politique (dont les votes droitiers en Autriche, en Allemagne) et tout dernièrement en Italie, oubliant que, la plupart du temps, l'immigration est un bouc-émissaire facile faisant oublier les échecs économiques et sociaux dont la lutte contre le chômage des jeunes et la mal-vie dans les cités-dortoirs

Jeudi 8 mars 2018 :

Pour réflexion :

De la part d'un «ami» qui nous veut du bien : Olivier Clerc, écrivain et philosophe, a soumis une petite expérience d'une grande richesse pleine d'enseignements.

Il s'agit du principe de la grenouille chauffée, qui ne savait pas qu'elle était cuite?

1ère étape. Imaginez une marmite remplie d'eau froide dans laquelle nage, tranquillement, une grenouille.

2ème étape. Le feu est allumé sous la marmite, l'eau chauffe doucement.

3ème étape. L'eau est bientôt tiède. La grenouille trouve cela plutôt agréable et continue à nager.

4ème étape. La température continue à grimper. La grenouille se détend davantage.

5ème étape. L'eau est maintenant chaude. C'est un peu plus que n'apprécie la grenouille, ça la fatigue un peu, mais elle ne s'affole pas pour autant.

6ème étape. L'eau est, cette fois, vraiment chaude. La grenouille commence à trouver cela désagréable, mais elle s'est affaiblie, alors elle supporte et ne fait rien.

7ème étape. La température continue à monter jusqu'au moment où la grenouille va tout simplement finir par cuire et mourir.

Réaction a-priori : si la même grenouille avait été plongée directement dans l'eau à 50°, elle aurait immédiatement donné le coup de patte adéquat qui l'aurait éjectée aussitôt de la marmite.

Prise de conscience : cette expérience montre que, lorsqu'un changement s'effectue d'une manière sournoise et suffisamment lente, il échappe à la conscience et ne suscite la plupart du temps aucune réaction, aucune opposition.

Moralité : des tas de choses qui nous auraient horrifiés il y a 20, 30 ou 40 ans ou 50 ans, ont été peu à peu banalisées et nous dérangent mollement à ce jour, ou nous laissent carrément indifférents. Au nom du progrès et de la science, les pires atteintes aux libertés, à la dignité, à l'intégrité de la nature, à la beauté et au bonheur de vivre, s'effectuent lentement et inexorablement avec la complicité constante des victimes elles-mêmes, ignorantes ou démunies. Les noirs tableaux annoncés pour l'avenir, au lieu de susciter des réactions et des mesures préventives, ne font que préparer psychologiquement les gens à accepter des conditions de vie plus décadentes et dégradantes, voire dramatiques. De plus, le gavage permanent en «informations» de la part des médias, anciens et nouveaux, sature les cerveaux qui n'arrivent plus à faire la part des choses...

Alors si nous ne sommes pas, comme la grenouille, déjà à moitié cuit, donnons le coup de patte salutaire, avant qu'il ne soit trop tard...A moins que nous soyons déjà...cuits ( !?!?)

C'est ce que dénonçait déjà Saint Augustin...en 430 ap. J.C : «A force de tout voir, on finit par tout supporter... A force de tout supporter, on finit par tout tolérer...A force de tout tolérer, on finit par tout accepter... A force de tout accepter, on finit par tout approuver». On pourrait même rajouter : A force de tout approuver, on finit par tout pratiquer !!!

Vendredi 9 mars 2018 :

Interrogé mercredi 7 mars au sujet de certaines réactions (que l'on peut qualifier de «ridicules» ou «volontairement étonnées») à ses déclarations à l'APS et autres médias, Abdelaziz Benali Cherif, porte-parole du Mae, a tenu à souligner (Aps) que ses interventions et déclarations étaient faites «exclusivement» en sa qualité «de porte-parole officiel du ministère des Affaires étrangères, sous l'autorité et sur les seules instructions du ministre des Affaires étrangères, chef de la diplomatie». Comme s'il (lui et les représentants des Ae) nous avait habitués à travailler en «solo»

Ambassadeur en titre et actuel directeur général de la Communication, de l'Information et de la Documentation du ministère des Affaires étrangères, le porte-parole s'était illustré, lundi, par une réaction à la tonalité dure et résolue (enfin !) avec un communiqué où il a dénoncé une «campagne calomnieuse et injuste» contre les représentations diplomatiques de l'Algérie en Espagne, suite au décès dans un centre de rétention administrative d'un Algérien en décembre dernier. Benali Cherif avait notamment déploré que le député de la communauté nationale à l'étranger, Noureddine Belmeddah, eût été à l'origine de cette campagne sur un des «plateaux (de télé satellitaire) de la terreur» comme dénommé par un journaliste de la presse écrite. Par contre, on remarqua, de plus en plus, les «sorties» tonitruantes et /ou agressives publiques de députés (Apn) et conseillers (Cn), encouragés par l'«immunité parlementaire»...et leur statut de «représentant du peuple». Une nouvelle forme de chantage pour faire plus fort, pour aller encore plus haut, encore plus loin...et, toujours, pour plus d'avantages ?

Samedi 10 mars 2018 :

Incroyable mais vrai ! Benali Chérif n'est plus le seul. Voilà que le haut-commissaire de l'ONU chargé des droits de l'homme a estimé, vendredi 9 mars, que le président philippin, Rodrigo Duterte, avait besoin d'un «examen psychiatrique». Des propos étonnants. Mais Zeid Ra'ad Al-Hussein n'a pas tenu ces propos par hasard. Il répondait à celui qui venait de lancer des insultes et des menaces à l'encontre de deux rapporteurs des Nations unies.

Parmi la bête noire du président philippin, figure le rapporteur spécial sur les meurtres extra-judiciaires, Agnès Callamard. Dans des articles de la presse philippine de novembre, Rodrigo Duterte menaçait carrément de la gifler. Un langage estimé ordurier et un comportement jugé scandaleux.

A noter que les responsables de l'Onu critiquent régulièrement la violente et vigoureuse campagne anti-drogue du président Duterte. Depuis son élection en 2016, environ 4.100 trafiquants et usagers de drogue présumés ont été tués par la police, et les défenseurs des droits de l'homme estiment que le nombre réel de morts est trois fois supérieur. Décidemment, le monde très feutré de la diplomatie est en train de changer, en tentant de non plus d'esquiver mais de rendre «coup par coup» et de s'adapter aux terrains qui, eux-mêmes, ont évolué avec une tendance lourde faite de violence (verbale) et de menaces (bien physiques). L' «effet» Trump-Kim Jong Un-Netanyahu... ?

Dimanche 11 mars 2018 :

Il paraît (selon des Algériens établis en Turquie) que la visite du président turc en Algérie n'a bénéficié d'aucune couverture particulière de la part des médias de ce pays. A peine l'escale algéroise a-t-elle été évoquée dans les pages intérieures des journaux locaux, sans que les rédactions turques y accordent une quelconque importance. Voilà un manque d'intérêt qui contraste complètement avec le tintammare qui a précédé la venue de RecepTaïeb Erdogan dont la visite officielle a duré quarante huit heures, couronnée par des accords économiques et commerciaux et l'inauguration, par l'épouse, de la mosquée Ketchaoua rénovée par la Turquie.

Interrogations légitimes des observateurs : la presse turque (indépendante ou ce qui en reste) rend-elle la pareille ? Et, a-t-elle considéré le déplacement d'Erdogan en Algérie comme une activité banale qui ne revêt aucun intérêt stratégique ? A-t-elle reçu l'ordre de ne pas «en faire trop» vu les positions officielles de l'Algérie qui sont diamétralement opposées à celles d'Ankara sur de nombreux dossiers ?

Un site a même relevé que le président turc n'avait esquissé aucun sourire depuis sa descente d'avion jusqu'à son départ. Côté algérien, les organes publics ou/et proches ont assuré à «l'évènement» une couverture intense, tandis que bien des médias arabophones proches de l'Akp et des Fm avaient utilisé toutes leurs ressources pour faire en sorte que la présence du patron de l'Akp ne passe pas inaperçue.

Lundi 12 mars 2018 :

Clio, la muse de l'Histoire, est connue pour sa bonne mémoire...et, un jour ou l'autre, dans un an, dans dix, dans cent, dans mille...tout est dévoilé, les bonnes comme les mauvaises actions et paroles de tous ceux et toutes celles, petit(e)s et/ou grand(e)s, qui participent, de près ou de loin, à la gouvernance, tout particulièrement celle d'un Etat. Car, il y a toujours un témoin, ou une preuve ou un remords quelque part... Ainsi, à propos de l'«affaire Ben Barka» (enlèvement et disparition le 29 octobre 1965 à Paris de l'opposant au régime de Hassan II, Mehdi Ben Barka). Voilà donc que 53 ans après, un ancien Premier ministre marocain, Abderrahmane Youssoufi, (94 ans aujourd'hui), publie ses mémoires et révèle que «Larbi Chtouki et deux autres Marocains ont joué un rôle majeur ; c'est Chtouki qui a établi tous les contacts avec les quatre tueurs» (des truands français). Mohamed Oufkir avait été condamné par contumace à la réclusion criminelle à perpétuité en 1967 aux assises de Paris, mais Larbi Chtouki, bien que visé par un mandat d'arrêt français (en 2004 et 2013) a continué à «vivre tranquillement à Rabat...à quelques mètres de l'avenue Ben Barka».

A suivre