En principe, un joueur international est tenu de maitriser ses nerfs en toutes circonstances. Or, ce qui s'est passé avec le portier international Fawzi Chaouchi mardi à Tizi-Ouzou au cours du match JSK-MCA est à déplorer avec la plus grande rigueur. En effet, on jouait la 55' lorsque le gardien du MCA a complètement pété les plombs en s'accrochant verbalement avec un stadier avant d'en venir aux mains, ce dernier étant nullement exempt de tout reproche, il faut l'avouer. Mais comment expliquer la réaction impulsive de Chaouchi ? Il s'agirait d'un autre gardien, cela n'aurait pas autant fait le buzz sur les réseaux sociaux, ni provoqué de remous.

Le hic, c'est qu'il s'agit du keeper numéro 1 de l'équipe nationale, qui n'en est pas à sa première incartade. Il y a lieu de rappeler que Chaouchi a déjà eu par le passé une attitude inadmissible envers un jeune ramasseur de balles en 2010 alors qu'il évoluait sous les couleurs de l'ESS. En mai 2013, le portier des Verts a été suspendu pour deux ans fermes pour « outrage et propos diffamatoires envers officiels de match et instances sportives», suite à l'affaire du boycott de la cérémonie de remise des médailles, à l'issue de la finale de Coupe d'Algérie perdue face à l'USMA.

Aussi, en mai 2016, Chaouchi a été rendu coupable d'agression sur le portier de l'ESS, Abderraouf Belhani, alors qu'en avril 2017, il a été condamné à six mois de prison avec sursis pour avoir agressé un agent de l'ordre lors d'un match de son équipe au stade du 5-Juillet. Tout le monde connaît le caractère irascible de l'enfant de Bordj Menaïel dont le père, également gardien de but, a mené une carrière sans problèmes.

Certes, la pression du résultat lors de ce match était assez forte, mais cela n'explique nullement ce genre de conduite condamnable, d'autant qu'il s'agit d'un récidiviste décidément incorrigible. De ce fait, Chaouchi, tout en confirmant sa tendance à la «violence» et à son manque de respect envers l'adversaire, est l'auteur de deux fautes. D'une part, il va certainement être sanctionné par la commission de discipline et, d'autre part, il pénalise son club à une période cruciale du championnat. Donc, en principe, ce dérapage devrait interpeller le sélectionneur national Rabah Madjer qui, justement, tient ce joueur en haute estime, le considérant même comme «le meilleur gardien d'Afrique», alors que l'ex-héros d'Oum Dorman n'est jamais parvenu à faire l'unanimité autour de sa personne. En raison de son statut d'international, Chaouchi devait faire amende honorable, car il ne doit jamais oublier qu'il est quelque part un exemple pour les générations à venir.