Six narcotrafiquants ont écopé, hier, de 15 ans de réclusion criminelle pour la détention, le transport et le stockage de 5 quintaux de résine de cannabis convoyés depuis la frontière algéro-marocaine. Un 7ème accusé se trouvant en état de fuite a été, lui, condamné à la prison à perpétuité.

Les faits de cette affaire remontent au 5 décembre 2015 quand les services de la gendarmerie d'Oran reçoivent des informations selon lesquelles un réseau international de trafic de drogue s'apprête à convoyer une importante quantité de stupéfiants de Maghnia à Aïn El Türck. Une surveillance est installée dans le quartier évoqué par les renseignements, qui a permis, le lendemain matin, de mettre la main sur 4 personnes dans un café situé près de l'hôtel ?Eden'. L'un des suspects, du nom de A. Abdelhamid, 19 ans, celui-là même qui a conduit le véhicule transportant la drogue, décide de coopérer dans l'espoir de bénéficier de mesures de clémence. Il conduit les gendarmes à la villa où a été entreposée la résine de cannabis dont la quantité a été estimée à 500 kg.

Lors de son interrogatoire, il explique que la marchandise appartient à un certain A. Abdallah qui lui a demandé de la transporter à Aïn El Türck contre la somme de 100.000 DA. A l'issue de l'enquête de la gendarmerie, 6 personnes âgées entre 19 et 42 ans, sont interpellées et inculpées par le magistrat instructeur pour importation de stupéfiants, détention, transport et stockage en bande organisée. Lors du procès, le principal accusé A. Abdelhamid fait des aveux complets, en impliquant certains de ses coaccusés tandis que ceux-ci rejettent les charges qui pèsent contre eux en s'interrogeant sur les raisons qui ont poussé Abdelhamid à les incriminer de la sorte. Seul G. Mohamed Amine, 25 ans, qui avait loué la villa à Aïn El Türck admet son implication qui se résumait au stockage de la drogue.

Dans son réquisitoire, le représentant du ministère public n'a pas fait dans le détail : il y a 500 kg de drogue, l'accusé principal a fait des aveux complets et l'analyse des échanges téléphoniques démontre que tous les accusés étaient en contact les uns avec les autres. Il requerra la prison à perpétuité pour l'ensemble des mis en cause, quels que furent leurs rôles respectifs. Ce qui a outré les avocats de la défense qui ont déploré que le parquet n'ait pas requis des peines personnalisées, selon la responsabilité de chacun. Comme ils ont dénoncé que le chef d'accusation d'importation ait été retenu alors qu'aucun élément probatoire n'a démontré que l'un ou l'autre des accusés ait pénétré sur le territoire chérifien pour faire rentrer de la drogue en Algérie.

A l'exception de la défense de A. Abdelhamid qui a demandé la clémence de la cour pour le concours apporté par son client dans la résolution de l'affaire et celle de G. Mohamed Amine qui a réclamé les circonstances atténuantes, tous les autres avocats ont plaidé l'acquittement pour manque de preuves matérielles accablantes.