L'habitat rural constitue incontestablement le problème majeur posé chaque lundi, journée de réception des citoyens, aux présidents des APC.

C'est ce que nous ont affirmé hier conjointement le président de l'APC de Zighoud Youcef, M. Younes-Chaouch Kamel, et des membres des associations de la société civile de la ville en nous présentant des fellahs concernés par ce problème. Ces derniers ont expliqué à leur tour que ce dossier, qui est bloqué depuis l'année 2013, semble être sans solution. « Nos problèmes sont dus principalement à la rareté des assiettes foncières et aux problèmes de réalisation rencontrés par les attributaires, des aléas qui sont d'ordre personnel et des problèmes de voisinage. Ces derniers aboutissent généralement devant la justice, comme c'est le cas dans plusieurs communes de la wilaya », ont-ils indiqué.

Dans la foulée de ces déclarations, nous avons interrogé le président de l'APC pour avoir des éclaircissements sur le genre de difficultés que les uns et les autres n'arrivent pas à surmonter pour construire leurs habitations. Ce dernier a commencé par dire que le dossier est très complexe. « Il faut vous dire, nous a affirmé le maire, que ce problème est une véritable bombe à retardement qu'on nous laisse entre les mains et à ce propos les élus locaux sont vraiment placés entre le marteau et l'enclume ». Il rappellera que, pour contourner le problème du foncier, les attributaires ont été invités à réaliser leurs maisons soit sur les terrains leur appartenant ou bien à construire en vertical, au-dessus des demeures de leurs propres parents. « Et, c'est pour cela que les bénéficiaires des quelques lots qui ont été attribués au cours de l'année 2013 éprouvent d'énormes difficultés à réaliser leurs habitations. Il y en a qui ont bénéficié de la prime de 70 millions accordée par l'Etat et qui ne sont pas encore arrivés à bâtir, d'autres qui ont lancé la construction puis se sont aperçus qu'ils ne peuvent poursuivre, d'autres qui sont entrés dans d'interminables conflits de voisinage, etc. Et ces cas sont assez nombreux ». Comme solution à ce problème, M. Younès-Chaouch a déclaré avoir proposé aux autorités de tutelle la création de groupements collectifs d'habitations qui serait la panacée aux difficultés rencontrées par les constructeurs et aussi, selon lui, pour dépasser les conflits individuels qui encombrent les tribunaux. Le maire nous révéla, toujours dans le cadre de l'habitat rural, que « la dernière attribution faite dans sa commune date de 2013. Et de signaler aussi que, depuis l'année 2003, seuls quelque 500 ou 600 logements ont été réalisés dans ce secteur au niveau de toute la daïra de Zighoud Youcef. » Et ce facteur a entraîné, selon le maire, la naissance dans la campagne de ces constructions anarchiques, informelles et précaires au point qu'elles ont formé des bidonvilles. Les membres de la société civile pensent, eux, que le traitement de ce problème est entre les mains du wali et ce dernier serait bien inspiré de prendre les décisions adéquates pour dénouer les fils de ce véritable nœud gordien qui bloque le développement dans le monde rural et empêche l'évolution du processus de fixation des paysans sur leurs terres.