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Relizane: Un casse-tête pour les agriculteurs

par Mahi Ahmed

La wilaya de Relizane, agricole de vocation, possède d'énormes potentialités, notamment dans la céréaliculture (Mendès, Oued Es-Salem et Ouled Yaich), les agrumes, les olives et dans les filières de la pomme de terre, qu'on cultive principalement à H'madna, le petit pois à Sidi Sâada et l'artichaut auxquel de grandes superficies sont consacrées à Oued R'hiou, Djidiouia et Belacel et qui couvre quelque 50% de la production nationale. L'élevage ovin et bovin, l'aviculture (poulet de chair et poule pondeuse) sans compter les trois barrages (Gargar, Merdjet Sidi Abed dans la daïra d'Oued R'hiou et Es-Sâada à Sidi M'hamed Benaouda) constituent les autres atouts majeurs de l'agriculture dans la wilaya. Le rapport présenté par la commission de l'hydraulique, des forêts, de l'agriculture, de la pêche et du tourisme de l'APW de Relizane lors de la première session ordinaire indique que la superficie agricole représente 70% de la superficie globale de la wilaya et les ressources hydrauliques estimées à 413 millions de m3 provenant des trois barrages et aussi des rivières, des puits et des stations de traitement des eaux usées. Le rapport révèle les résultats enregistrés dans l'agriculture grâce aux différents programmes de soutien aux agriculteurs notamment dans l'accompagnement, le partenariat et la formation. La modernisation des procédés agricoles avec de nouvelles techniques de semailles, de plantation, d'utilisation des engrais, d'irrigation et de cueillette, ainsi que l'élevage et l'encouragement de la filière lait ont été pour beaucoup dans le développement du secteur agricole dans la wilaya. L'objectif assigné est d'assurer la sécurité alimentaire et l'autosuffisance avec comme vision lointaine l'exportation. La wilaya de Relizane dispose de 348.951 ha de terres agricoles dont 281.875 cultivables où activent quelque 77.266 personnes soit 13% de la population. Les superficies aptes à l'irrigation sont estimées à 50.000 ha, soit 18% de la superficie globale cultivable. On compte deux grands périmètres irrigués, celui de la Mina avec 17.235 ha et le Bas Cheliff avec 14.577 ha. Les ressources hydrauliques exploitées dans le domaine agricole proviennent essentiellement des trois barrages qui ont une capacité globale de 413 millions de mètres cubes. Les retenues collinaires offrent 690.000m3 et les 749 lacs environ 65.500m3. L'élevage ovin et bovin se résume en 253.803 têtes de moutons dont 133.620 brebis et 36.351 vaches dont 20.213 laitières.

Les visites effectuées par les membres de la commission à travers les localités de la wilaya ont révélé des carences et des dysfonctionnements dans le secteur de l'agriculture dans plusieurs filières, particulièrement la céréaliculture où les fellahs éprouvent des difficultés dans la livraison de leur récolte aux coopératives des céréales et des légumes secs. L'approvisionnement en engrais également oblige les agriculteurs à parcourir de longues distances pour obtenir cette matière parfois en quantités insuffisantes d'où des frais de transport supplémentaires. Les semences sont l'autre casse-tête qui donne du tournis aux agriculteurs. Ces derniers ont signalé l'absence de semences de bonne qualité qui permettraient d'augmenter la productivité de leurs champs. Les pays développés basent leurs recherches sur l'amélioration de la qualité des semences pour augmenter la production des céréales. L'irrigation complémentaire fait défaut aussi surtout dans les superficies pouvant donner des performances en matière de rendement. Pour la filière de la pomme de terre, cultivée notamment à H'madna, la commission a noté la régression des superficies destinées à cette culture maraîchère, essentiellement à cause des problèmes rencontrés par les fellahs pour vendre leurs importante production en plus de la faiblesse des capacités de stockage, car l'on compte seulement 17 chambres froides. Ce qui les pousse à vendre à bas prix et n'arrivent pas à compenser les dépenses, particulièrement avec la cherté des semences importées, l'indisponibilité du matériel nécessaire, l'assurance agricole et le manque de la main-d'œuvre, entre autres. Quant à la filière lait, la commission a enregistré une hausse dans la production qui a atteint plus de 92 millions de litres, permettant d'approvisionner le marché local et national. 29% de cette production sont destinés aux laiteries de la wilaya. Cependant, la filière fait face à des problèmes dont l'insuffisance des aliments de bétail particulièrement le soja à cause de l'absence du foncier agricole pour la culture des aliments sans compter le peu d'unités de transformation.