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Algérie-Espagne: Des "couacs" mais des perspectives prometteuses

par Z. Mehdaoui

Le président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy Brey, est arrivé hier à Alger, à la tête d'une délégation très importante pour tenter de relancer ou de donner un nouvel élan aux relations entre les deux pays, notamment en matière de coopération économique.

En fait, cette visite est dominée principalement par les dossiers économiques. A ce sujet, les deux pays entretiennent déjà des relations excellentes, en dépit de quelques "couacs", entre Sonatrach et des compagnies espagnoles dans le passé.

Pour relancer cette coopération, les travaux du forum d'affaires algéro-espagnol ont débuté hier à Alger sous la co-présidence du ministre de l'Industrie et des Mines, Youcef Yousfi, et la secrétaire d'Etat au Commerce d'Espagne, Maria Luisa Poncela. Tenu en marge de la 7e session de la Réunion bilatérale algéro-espagnole de haut niveau, ce forum d'affaires regroupe près de 700 participants algériens et espagnols, composés de représentants d'organismes institutionnels, d'établissements financiers et d'opérateurs économiques de divers secteurs (agroalimentaire, aéronautique, banques, métallurgie, machinerie industrielle, matériaux de construction, transport...). Cette rencontre constitue une occasion, estiment les organisateurs, pour intensifier davantage la coopération économique entre les deux pays.

Le ministre de l'Industrie, Youcef Yousfi, a affirmé hier qu'avec plus de 7 milliards d'euros d'échanges commerciaux, l'Espagne figure parmi les partenaires les plus importants de l'Algérie, dont elle est le 3e client et 5e fournisseur et où opèrent 450 entreprises espagnoles.

S'exprimant à l'ouverture de la 7e session de la Réunion bilatérale algéro-espagnole de haut niveau, organisée au Centre international des conférences (CIC) à Alger, le ministre de l'Industrie a toutefois souligné que les relations entre les deux pays restent en deçà des attentes en matière de coopération économique.

"Les relations économiques entre l'Algérie et l'Espagne sont toujours denses et diversifiées. L'Espagne demeure parmi les partenaires les plus importants de l'Algérie", rappelant l'engagement de la partie algérienne à accompagner les entreprises espagnoles dans leurs projets de partenariat en Algérie.

Le ministre de l'Industrie, comme pour justifier les dernières mesures de restriction prises par le gouvernement en matière d'importation, a fait savoir devant la partie espagnole, que la chute brutale des prix des hydrocarbures avait eu des impacts négatifs sur l'économie algérienne, à l'instar des autres pays exportateurs de pétrole.

"Face à cette crise, le gouvernement a pris plusieurs mesures dans le cadre de la rationalisation des dépenses pour retrouver l'équilibre de la balance des paiements du pays", a fait savoir le ministre en rassurant toutefois que la politique économique du pays accordait un fort intérêt au partenariat avec les étrangers et octroyait des avantages et facilitations en faveur des investissements directs étrangers.

La secrétaire d'Etat espagnole au Commerce, María Luisa Poncela, a quant à elle été un peu "critique" pour ce qui est des dernières mesures décidées par le gouvernement, qui tente depuis quelques années de contrôler les importations.

"L'Algérie devrait réviser la réglementation qui régit les investissements étrangers en Algérie pour les stimuler", a déclaré à ce sujet Mme Poncela, en soulignant que "l'investissement étranger est vital pour renforcer le tissu entrepreneurial algérien".

Elle ajoutera plus loin que "l'Algérie doit assouplir sa réglementation sur les investissements étrangers et lever ses barrières aux importations", en déplorant une "chute de 11% des exportations espagnoles vers l'Algérie", à cause des mesures de restriction imposées par le gouvernement algérien.