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Evocation - Footballeur, boxeur et champion d'athlétisme: Bouhadjela Tayeb, un palmarès exceptionnel

par Said Mouas

Il est né le 4 avril 1922 à Aïn-Témouchent. Vingt ans plus tard, le 4 avril 1942 à Rabat (Maroc), il décroche le titre de champion d'AFN sur la distance de 1.000 mètres en catégorie junior. C'est le commencement d'une longue carrière jalonnée de victoires dans les courses de demi-fond (800 m, 1.500 m et 3.000 m). Sociétaire de l'USM Témouchent dès l'âge de 17 ans, Bouhadjela Tayeb alias Bénamar, puisque c'est de lui qu'il s'agit, était d'abord arrière central au sein du club musulman de sa ville natale, avant de se tourner en parallèle vers le noble art, une discipline qui lui permettra en 1944 de rafler le titre de champion d'Oranie. Sa corpulence longiligne, 1,72 pour 69 kg et son endurance physique le prédestinent déjà à la pratique de l'athlétisme, même si ses exploits en boxe et son talent en football font l'admiration du public. A l'issue de la saison 1943-44, Bouhadjela remporte le prestigieux cross international de « l'Echo d'Alger » après avoir cumulé la même année trois titres de champions d'Oranie en cross, 800 m et 1.500 m. Il récidivera l'année suivante en se classant second à Alger et premier au 800 m. Un club de Rabat lui fait une offre qu'il finit par accepter et, dès 1948, il s'installe au Maroc où il truste les titres. Champion du royaume chérifien et d'Afrique du Nord du 800 m, 1.500 m et 4x100 m 1950, l'Algérien flirte avec les grands noms de l'athlétisme mondial de l'époque, dont Zatopek et le Français Michel Jazy dont il devient l'ami. La fédération marocaine reconnaît ses immenses qualités et l'invite à intégrer le staff des entraîneurs en tant que conseiller en athlétisme. Il prend sous son aile les jeunes coureurs Abdellatif, Driss, Baki Benaïssa qui deviendront tous champions de France dans leur catégorie. Ses parents, restés en Algérie, habiteront longtemps la cité de l'amitié à Aïn-Témouchent qu'il revisitera à plusieurs reprises pour rencontrer ses amis crossmen et footballeurs de l'USMT, particulièrement le célèbre Laghouati El Harrag, la « gazelle des pistes », le chahid Bendjerrid Larbi, Benkadda « Kiki », Boudieb, Hadjouti et consorts, tous disparus. Ici, on se rappelle de son élégante silhouette. Toujours tiré à quatre épingles, Bouhadjela aimait évoquer les beaux jours passés sur les stades du Maghreb et les nombreux sportifs qu'il a croisés durant son époustouflante carrière. Il nous a quittés un matin d'automne de l'année 2006 à l'âge de 84 ans.