L'organisme « Souboul El-Kheirat » (Les chemins
de la bienfaisance) de la direction des affaires religieuses de la wilaya de
Constantine réfléchit actuellement à un projet de création en son sein d'une
cellule de règlement des conflits entre les personnes, qui agirait en amont
pour jouer un rôle de médiation sociale entre les membres de la société en
conflit les uns avec les autres afin d'éviter que ces conflits ne débouchent
dans les tribunaux ou ne se traduisent en actes violents. « C'est à cause des
nombreuses pétitions, de demandes d'intervention et de protection que nous
recevons quotidiennement des personnes en conflit parental ou avec leur milieu,
de personnes en détresse, que nous avons jugé utile de créer cet organe », nous
a déclaré hier M. Nouar Abdelkader, cadre de la
direction de wilaya des affaires religieuses et secrétaire de « Souboul El Kheirat ». « Nous
constatons actuellement que notre société est en train de subir de véritables
saignées, notamment au niveau de la cellule familiale, à cause de conflits
entre ses membres. Et ces conflits nous parviennent à Souboul
El Kheirat sous une forme sociale que nous essayons
de régler du mieux que nous pouvons. Par exemple, a expliqué notre interlocuteur,
nous recevons une femme divorcée avec 4 enfants qu'elle ne peut prendre en
charge. Un autre exemple des conflits que nous connaissons régulièrement et qui
découlent de différends qui naissent dans la famille : des parents qui décèdent
laissant la maison en héritage.
Le frère le plus âgé décide de
mettre ses sœurs dehors. Elles viennent alors se plaindre chez nous et demander
aide et protection. Il est apparu donc que la prise en charge de ces conflits
doit être l'apanage d'une structure spéciale et multidisciplinaire dont la mise
en place est d'une nécessité vitale », a considéré M. Nouar,
annonçant que son administration va introduire une demande d'agrément de cette
cellule auprès de l'administration compétente de la wilaya avant d'activer et
de créer cette cellule pour agir en amont et traiter les problèmes complexes
nés des conflits personnels ». Selon les indications qu'il a fournies, la
cellule en question sera composée de docteurs en Chari'aa,
d'avocats, de psychologues, de sociologues, de représentants de la direction de
l'action sociale et de la solidarité, d'un notaire, d'un expert foncier et de mourchidate issues du secteur des affaires religieuses.
Interrogé si l'action de ce nouvel organe de conciliation ne va pas doublonner
ou empiéter sur le domaine et les compétences du médiateur installé
dernièrement au niveau du secteur de la justice, M. Nouar
a estimé que la mission et le domaine d'activité de la cellule projetée à son
niveau sont différents. « D'ailleurs, cette question de la réconciliation entre
les personnes en conflit figure depuis toujours dans les tâches dévolues à Souboul El Kheirat. Et puis,
comme le dit l'adage, « trop de bien ne nuit pas », a répondu ce représentant
du secteur des affaires religieuses.