A bout de patience, les souscripteurs aux 66 logements promotionnels de la résidence Cirta, sise à la cité Zouaghi Slimane, ont observé un énième sit-in, hier, devant l'Agence foncière de wilaya pour exiger la relance du chantier à l'arrêt depuis 5 ans sans aucune justification plausible et convaincante.

Le projet de la résidence Cirta est, ainsi, «devenu synonyme d'une triste histoire d'un chantier qui ne veut pas lever le camp et livrer ces quelques logements, dont la réalisation ne devait pas dépasser le délai de 24 mois, au grand maximum ». Hélas, les souscripteurs en verront de toutes les couleurs, durant 11 ans, et le chantier est encore là et, qui plus est, se trouve à l'arrêt depuis 5 ans, soit plus du double du délai de réalisation après avoir consommé, déjà, le double du délai de réalisation pour livrer, en juillet 2015, une trentaine de logements dans une cité toujours en chantier. Une calamité. Maintenant, personne parmi les souscripteurs ne se trouve à l'aise, ceux qui ont pris possession des clés de leurs logements vivent dans un environnement hostile de toute part, « le lieu est devenu un repaire de délinquants », et les autres, ceux qui attendent encore leur tour depuis une décennie, se trouvent « plongés dans un profond désarroi ». Certains, croyant qu'ils allaient entrer en possession des clés de leurs logements en 2011, ont procédé à la vente des logements qu'ils occupaient afin de parer aux dépenses exigées par l'achat des logements promotionnels et se sont retrouvés, dès lors, SDF.

Les concernés ont été contraints de louer auprès de particuliers de petits appartements pour regrouper leurs familles, avec les yeux rivés sur le chantier de la résidence Cirta. « Nous avons payé rubis sur l'ongle le prix de nos logements, nous avons exécuté notre part du contrat et il faut que le promoteur respecte ses engagements », fait-on observer. Pour les souscripteurs, cette situation catastrophique incombe à l'incompétence du promoteur, composé de l'ENPI et l'Agence foncière de wilaya. Au mois de novembre dernier, le chef de l'exécutif local, Abdessamie Saïdoun, a donné instruction pour confier le projet à un seul promoteur, en l'occurrence l'Agence foncière de wilaya, pour aller vite dans la réalisation des 66 logements et la quarantaine de locaux commerciaux situés au rez-de-chaussée et déterminer les responsabilités d'une façon claire. C'était au mois de novembre, et 5 mois plus tard, rien n'a encore été fait au grand dam des souscripteurs. Hier, le directeur de l'Agence foncière, Benbouaziz Rachid, qui a reçu les représentants des protestataires, tiendra à souligner qu'il a hérité de ce dossier ainsi que d'autres, et qu'il tente de son mieux de débloquer la situation. La procédure de transfert du dossier à l'Agence foncière a pris énormément de temps, et maintenant la situation semble débloquée, car le lancement des avis d'appels d'offres doit se faire durant ce mois d'avril, et la livraison des logements ne devrait pas aller au-delà de l'année en cours, a estimé le directeur de l'Agence foncière de wilaya. Hélas, ayant vécu trop de déceptions sur ce plan, les souscripteurs qui ont pris acte de ce nouveau délai ne semblent pas prêter trop de crédit à ces promesses. Il faut voir pour y croire, raillent-ils. Non sans solliciter l'intervention du wali de Constantine pour une relance sérieuse de ce projet.