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Le Premier ministre espagnol à Alger: L'énergie et les harraga au menu

par Moncef Wafi

Le président du Gouvernement d'Espagne, Mariano Rajoy Brey, sera aujourd'hui à Alger pour prendre part à la 7e session de la réunion bilatérale algéro-espagnole de haut niveau, indique un communiqué des services du Premier ministre, Ahmed Ouyahia.

La dernière rencontre du genre remonte à juillet 2015, rappelle-t-on. Un forum d'affaires algéro-espagnol se tiendra également en marge de cette réunion intergouvernementale.

Du côté de la presse espagnole, il est surtout question de réaffirmer, en cette occasion, le rôle de l'Algérie en tant que partenaire stratégique et sa pertinence en tant que principal fournisseur de gaz naturel en Espagne (Madrid importe plus de 50% de ses besoins en gaz de l'Algérie). Accompagneront Rajoy les ministres des Affaires étrangères, de l'Intérieur, de l'Energie, Tourisme et agenda numérique ainsi que trois Secrétaires d'Etat. Ouyahia et Rajoy devront aborder les dossiers en commun et mettre à jour les mécanismes de coopération bilatérale. Si l'aspect énergétique sera au centre des intérêts, (l'Espagne est liée à l'Algérie par les gazoducs Medgaz et Duran Farrell), on s'attend à la signature d'un accord sur l'énergie pour conforter la collaboration bilatérale. Parmi les dernières réalisations ayant marqué ce partenariat énergétique figure le Groupement gazier de Timimoune (GTIM) à Hassi Barouda (wilaya d'Adrar) inauguré récemment pour la production de gaz et de condensat. Cette réalisation est le fruit d'un partenariat entre Sonatrach (51%), l'espagnole Cepsa (11,25%) et la française Total (37,75%).

S'ajoute le complexe gazier Reggane Nord qui est une association entre Sonatrach et ses partenaires Repsol (Espagne), RWE-DEA (Allemagne) et Edison (Italie), inauguré en décembre 2017. D'autres accords devraient être également signés concernant les secteurs de l'agriculture, l'environnement, la formation professionnelle, la science et la technologie, les musées et les médias publics.

La lutte contre le terrorisme, la situation au Sahel et en Méditerranée et la collaboration contre l'immigration clandestine seront d'autres sujets qui seront abordés lors de ce rendez-vous d'Alger.

Si aucune indication n'a été donnée sur une éventuelle rencontre entre le président du Gouvernement d'Espagne avec le chef de l'Etat, cette possibilité n'est pas à écarter, selon des sources du gouvernement espagnol rapportées par la presse. Une conférence de presse conjointe est attendue à la fin du sommet avant que Rajoy ne participe au forum d'affaires.

Rappelons que plus de 250 entreprises espagnoles opèrent en Algérie, investissant les secteurs de la construction, l'infrastructure et l'énergie. Selon les données de 2016, l'Espagne reste l'un des principaux partenaires commerciaux de l'Algérie. Concernant les investissements déclarés auprès de l'Agence nationale de Développement de l'Investissement (ANDI), il est relevé que 65 projets d'investissement impliquant des promoteurs espagnols qui ont été enregistrés auprès de cette agence sur les 15 dernières années pour 170 milliards de DA devant générer 5.665 postes d'emploi directs. Sur ces projets déclarés, 47 ont été réalisés (72%) pour près de 150 milliards de DA et générant 1.744 emplois directs, selon les chiffres de l'ANDI. Parmi les pays étrangers ayant investi en Algérie, l'Espagne se classe au 4ème rang en terme de nombre de projets, au 7ème rang en volume financier et en 5ème position en nombre d'emplois. Le dossier des sans-papiers algériens sera certainement débattu lors de ce rendez-vous, un sujet hautement sensible qui avait valu à Alger d'être interpellé sur la question par Madrid. Actuellement, 65.000 Algériens vivent en Espagne tandis que la colonie espagnole en Algérie compte environ 1.600 personnes.