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Le ministre des Affaires religieuses persiste et signe: Les sectes sont manipulées par des services étrangers

par Moncef Wafi

Le ministre des Affaires religieuses persiste et signe en accusant des services secrets étrangers, sans les nommer encore une fois, d'être derrière les sectes qui tentent de s'implanter dans le paysage religieux national.

Lors de l'émission Forum de la radio nationale d'hier lundi, Mohamed Aïssa a affirmé que l'Algérie doit se protéger de ces idéologies étrangères à la société. Le ministre prendra en exemple l'Arabie saoudite qui rejette tout dogme autre que le wahhabisme expliquant que «ce pays protège sa doctrine wahhabite et empêche l'introduction de toute autre pensée, dont celle de l'Algérien Malek Bennabi». En 2016, il avait déjà dénoncé des «forces extérieures» qui veulent éloigner l'Algérien de son référent religieux et provoquer des divisions sur une base rituelle. «C'est le contexte qui l'impose. Car aujourd'hui plus qu'hier, nous vivons une nouvelle époque. Nous vivons une vraie invasion sectaire. Nous vivons aussi une déstabilisation qui concerne à la fois l'Algérie et toute la région. Nous constatons que l'islam selon la pratique algérienne, selon le référent algérien, est en danger», avait souligné le ministre. Evoquant l'interdiction de la secte ahmadite, il précisera que l'Algérie a été informée sur les visées de cette secte à travers un rapport que l'ambassade d'un pays étranger -qu'il n'a pas non plus cité- a fait parvenir aux autorités algériennes via le ministère des Affaires étrangères. Le rapport en question faisait état de tentatives d'officines étrangères de mener une action visant à diviser le pays en profitant du Printemps arabe qui avait soufflé et détruit plusieurs pays arabes en 2011. En 2017, Mohamed Aïssa avait évoqué ce sujet, déclarant à ce propos que le dossier est clos, en soulignant que son département n'a fait qu'appliquer les lois de la République sur les adeptes de ce courant qui ont été manipulés, en évoquant la main étrangère. Le ministre avait auparavant précisé que «c'est un pays occidental qui la gère à son profit», ajoutant qu'il y a également «les moudkhalistes», une frange des salafistes qui recrute des adeptes via Internet, les mosquées et le cellulaire, pour rejoindre Daech en Libye.

Le ministre a, par ailleurs, indiqué que vingt et un officiers américains seront envoyés par Washington en Algérie pour y recevoir une formation dans le domaine de la déradicalisation et s'imprégner de l'islam pratiqué en Algérie. Mohamed Aïssa avait mis en exergue le rôle joué dans ce domaine par l'Algérie «perçue aujourd'hui comme un référent lorsqu'il s'agit de contrecarrer les effets du radicalisme, de déradicaliser ou s'en prévenir».

Rappelons que la France s'est déjà intéressée à l'expérience algérienne à ce propos. Il a, enfin, réitéré ses appels incessants au retour aux sources algériennes, mettant en avant la grande culture et la tendance modérée des exégètes algériens. Il a cité les cheikhs Abdelhamid Ben Badis et Bachir El-Ibrahimi qui ont, très tôt, combattu la pensée extrémiste.