Désigné en octobre dernier, le sélectionneur Rabah Madjer
ne s'est pas distingué par son constat sur l'équipe nationale ou les résultats
de la sélection. Au contraire, il s'est distingué par ses déclarations
maladroites, son boycott de la presse nationale et son manque de maîtrise du
groupe. Tout cela s'est passé alors que l'équipe nationale n'a disputé que des
matches amicaux. Qu'en aurait-il été s'il s'agissait de matches officiels, à
grand enjeu, comme la coupe d'Afrique ou la coupe du monde. En ce sens, le
bilan de Madjer, depuis octobre dernier, est plutôt
alarmant dans la mesure où il n'a géré que des faux-problèmes. Pour rappel,
d'anciens sélectionneurs nationaux comme Rabah Saâdane,
Vahid Haliolhodzic ou
encore les Khalef, le regretté Kermali,
Sendjak, Djadaoui ou Fergani ainsi que Ighil avaient
fait face à des situations difficiles sans qu'il y ait une si grande panique
comme celle créée par Madjer. En ce sens, le premier
grand match de Madjer depuis octobre dernier, à
savoir le test contre l'Iran, a révélé des signes qui ne sont pas de bon augure
pour l'avenir de la sélection nationale. Madjer qui
est épaulé par deux adjoints, connus pour être des entraîneurs chevronnés,
n'arrive pas à maîtriser le groupe et s'est retrouvé face à des cas d'indiscipline.
Au lieu de sévir, Madjer est tombé dans les mêmes
erreurs que l'ancien sélectionneur national, le Français Christian Gourcuff qui
préférait des joueurs par rapport à d'autres. Malgré la nonchalance et
l'indiscipline des Mahrez, Boutaleb
et Brahimi notamment, Madjer
a minimisé leur attitude négative, affirmant, à la surprise générale, qu'ils
sont des «joueurs indispensables et seront convoqués pour les prochains
stages». Du coup, ces joueurs vont prendre la grosse tête, comme ils le
faisaient, au temps de Gourcuff, ce qui avait cassé le groupe. Dans son
discours, Madjer focalise sur les noms et n'évoque
pas le groupe, et ce n'est pas un hasard si la situation s'est retournée contre
lui, d'où le geste de Mahrez qui a refusé de serrer
la main à Madjer.
A cet effet et pour signifier leur mécontentement, des membres du bureau
fédéral ont demandé au manager général, Hakim Meddane,
de rédiger un rapport détaillé sur ce qui s'est passé, en Autriche où s'est
déroulé le match amical contre l'Iran (défaite de l'Algérie 2-1) et surtout
apporter des détails sur les cas d'indiscipline de certains joueurs. Il est
vrai que Madjer a anticipé, en minimisant ces cas
d'indiscipline, mais le rapport de Meddane devrait
être retenu par la FAF comme un atout contre Madjer
qui ne fait que s'enfoncer.