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En attente d'une indemnisation depuis une décennie: Les propriétaires des kiosques démolis à Cap Falcon interpellent le wali

par Rachid Boutlélis

D'anciens propriétaires des kiosques démolis ont pris attache avec Le Quotidien d'Oran pour exprimer leur ras-le-bol au sujet de leur indemnisation qui perdure depuis des années. Nos interlocuteurs affirment d'avoir décidé de saisir le wali d'Oran pour lui exposer «leurs légitimes doléances et l'informer à propos des engagements des responsables concernés, qui n'ont à ce jour pas encore été honorés», avant de faire remarquer que «nos kiosques ont été démolis pour permettre le lancement de travaux d'aménagement, comme à titre d'exemple le projet du boulevard des Dunes et de la Place du 5-Juillet de la localité de St Germain. Nous revendiquons ce qui nous revient de droit et dénonçons le deux poids deux mesures» ; allusion à deux d'entre eux qui ont bénéficié chacun d'un local commercial.

Nos interlocuteurs ont exhibé des documents attestant leur indemnisation, délivrés en 2010 (copie en notre possession) par l'APC d'Aïn El-Turck de l'époque, après la démolition de leurs kiosques. Ils s'estiment avoir été exclus injustement des listes de bénéficiaires et font remarquer qu'ils «ne se tairons pas jusqu'à la satisfaction de leurs revendications qui reposent essentiellement sur leur droit d'indemnisation conformément à la loi en vigueur. Nous ne baisserons pas les bras». L'un de nos interlocuteur a tenu à souligner à titre d'exemple : «Pour les besoins de travaux d'aménagements sur le 4ème périphérique à Oran, les propriétaires des kiosques démolis ont été aussitôt indemnisés alors pourquoi pas nous ?». Notons à ce propos que certains bénéficiaires ont, pour leur part, formulé des réserves, au lendemain de la distribution, en ce qui concerne le positionnement des locaux attribués, répartis à travers trois sites: Akid Abbès, haï Bensmir et El Bahia dans le chef-lieu de la daïra d'Aïn El-Turck, des 275 locaux commerciaux sur les 360 inscrits dans le cadre des dispositifs Cnac, Ansej et Angem. Il importe également de souligner que le marché de proximité de Haï Nakhil, qui a été réalisé plus de deux ans auparavant et a nécessité 40 millions de dinars, est destiné à accueillir les commerçants du marché des fruits et légumes de la commune et à tenter d'endiguer un tant soit peu l'informel, n'est toujours pas opérationnel.

Livré aux mignardises de la nature et aux actes de vandalisme depuis sa réalisation, ce marché s'est dégradé au fil des jours au point de nécessiter une opération de restauration bien avant sa livraison. Ce constat est également valable pour les locaux commerciaux, livrés aux actes de vandalisme et au pillage, qui ne cessent de se dégrader au fil des jours. Certains ont été carrément squattés par des familles sinistrées.

Il importe de noter dans cette optique que l'esplanade du 5-Juillet, sise à St Germain où était installée une demi-douzaine de kiosques, qui ont été démolis pour le besoin d'un aménagement urbain, demeure livrée aux mignardises de la nature et constitue un lieu de beuveries et de rencontres pour marginaux, après l'arrêt subit des travaux. A l'époque, les kiosques constituaient un lieu agréable de rencontres pour les familles, les jeunes et moins jeunes après le crépuscule. «Qu'en est-il aujourd'hui ? », s'est interrogé avec une pointe de dépit un ancien propriétaire d'un kiosque à St Germain.