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Réaménagement du port, en prévision de l'ouverture de la «Marina»: Une commission ministérielle prochainement à Oran pour y voir plus clair

par Houari Saaïdia

Ultrasécurisé, recroquevillé sur lui-même dans une ville accueillante et en pleine métamorphose, le port d'Oran donne enfin des signes d'une volonté de s'entrouvrir, de passer au-dessus de ses barrières et de se noyer dans le milieu ambiant. Ce déclic quasi inespéré, le mérite en revient à l'actuel wali. Dans son plan de mise à niveau de la cité, Mouloud Cherifi n'a pas pris le bâton par le milieu. Il s'est attaqué à la «Marina», devenu au fil des ans un sujet tabou dans la gouvernance locale.

«Le port d'Oran est condamné à s'ouvrir sur la ville. Il y a au fond un cumul d'erreurs. Sans vouloir faire la rétrospective des faits, il est grand temps de corriger la situation. Nous sommes à pied d'œuvre». C'est par cette petite analyse que Mouloud Cherifi a répliqué hier à la question du Quotidien d'Oran à propos du port d'Oran dans la foulée du débat sur l'aménagement du périmètre de la Pêcherie et par effet connexe l'embellissement de la ville tout entière. Cette ouverture ne doit pas de toute évidence s'opérer au mépris des impératifs liés à la vocation de cette structure portuaire et à sa fonctionnalité, même si une externalisation de certains services annexes et autres activités aval s'impose plus que jamais dans un port fort surencombré et qui peine à héberger même ses compartiments principaux que sont le port commercial et de voyageurs, le terminal à conteneurs et le port de pêche. Certes, il n'y a pas une incompatibilité -encore moins une contradiction- entre la fonctionnalité du port et l'aspect sécuritaire qui lui est lié d'avec son ouverture sur la ville, mais certaines contraintes, au premier rang desquelles figure l'exiguïté de l'enceinte, sont de nature à limiter et à modérer les réaménagements intérieurs susceptibles de donner à la Marina un caractère touristique et convivial dans une certaine mesure. Entre autres problématiques qui découlent de cet état de fait: où «recaser» les petits métiers de la pêche si l'on veut libérer les quais pour faire le ménage dans cet espace bric-à-brac qui fait piètre figure au premier plan du port ? Quels espaces proposer aux gens de la mer en échange aux cabines -dont on veut faire un tout autre usage- qui leur servent d'armoires jusque-là ?

OUVERTURE DE LA PECHERIE: LES QUELQUES PETITS PEPINS

Autant de petits pépins qu'il va falloir adopter une démarche participative et consultative pour trouver de bonnes solutions. Le wali a fait savoir, dans ce contexte, qu'une délégation ministérielle est attendue prochainement à Oran dans l'optique de dégager des solutions consensuelles aux problèmes qui se posent dans le cadre de la mise en œuvre du plan de réaménagement du port d'Oran, et ce avec le concours de tous les intervenants dans le processus, dont en premier lieu l'Entreprise portuaire d'Oran (EPE) sous la tutelle du ministère des Transports et dont le portefeuille est géré par la GSP SERPORTS SPA.

Le wali a tenu à préciser que cet aménagement s'inscrit dans la continuité du projet de reconfiguration de la frange marine longeant le centre-ville, dont un des éléments-clés est l'embellissement du Front-de-mer pour un montant de 30 milliards du fonds de wilaya.

Ceci alors les travaux d'aménagement du périmètre de la Pêcherie, lancés il y a un mois et demi, avancent à un rythme soutenu, comme l'a pu constater de visu hier le wali. Il a enchaîné sa tournée par la supervision du projet de la liaison autoroutière entre la RN2 et la Corniche supérieure, à hauteur de la base navale de Mers El-Kébir.

Là, on a un tronçon autoroutier de 5 km serpentant dans le mont fin prêt depuis plus d'un an, avec échangeur également achevé et prêt à l'usage, qui attend une petite jonction routière en pente sur 1,5 km qui tarde à venir pour boucler ainsi la boucle et ouvrir la desserte.

La vulnérabilité du sol, bassin versant argileux, n'explique pas à elle seule le long temps qu'aura pris ce chantier. Le tir ayant été déjà rectifié à coups de résiliation «forcée» du contrat de l'un des intervenants dans ce chantier qui prévoyait entre autres ouvrages de protection un mur de soutènement en béton armé, le wali a focalisé son attention hier sur le lot relatif à l'aménagement du talus longeant l'ouvrage, dont les travaux sont en cours pour un coût de 18,3 milliards et un délai contractuel de 9 mois. L'impact du projet consiste à stabiliser le terrain aux abords du viaduc, éliminer les risques de glissement de terrain et de l'érosion tout en remédiant aux ravinements de matériaux qui colmatent les exutoires et inondent la RN2, avec à la clé une végétalisation du talus de part en part.

OUVERTURE DE LA NOUVELLE CORNICHE SUPERIEURE A LA MI-MAI

Le wali a par ailleurs opposé un niet à la proposition formulée sur place consistant à confier le lot éclairage de cette nouvelle liaison à l'EPIC Ermes Oran. «Il n'en est pas question. Nous avons assez chargé cette petite entreprise. Nous n'allons tout de même pas la mettre à genoux. Non, il faut contracter une autre entreprise publique. Ceci dit, les travaux d'hydraulique ne doivent pas attendre jusqu'à la fin du chantier de la DTP, il faut lancer à très brève échéance».

Le wali a donné un ultimatum ferme, la mi-mai prochaine, pour l'ouverture de l'évitement de Mers El-Kébir, qui «doit être impérativement mis en service avant le début de la saison estivale, dont le coup d'envoi officiel est prévu le 1er juin», a-t-il insisté. Lors de la même sortie, le chef de l'exécutif local s'est enquis de l'avancement des travaux de l'extension de la place du 1er Novembre 1954 (ex-place d'Armes) en «découvrant» un superbe site libre et «mis en veilleuse» par l'équipe municipale de Boukhatem qui lui est attenant, en l'occurrence le lieudit «l'Oranaise» situé en face de la résidence Sonatrach près de l'ex-EGA. Il s'est rendu également au Complexe olympique de Belgaïd.