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Accusés d'agressions sexuelles à Alicante: Dix Algériens devant la justice espagnole

par Moncef Wafi

Dix Algériens ont été interpellés cette semaine à Alicante, à l'Est de l'Espagne, a rapporté l'AFP relatant une sordide histoire de viol collectif sur trois mineures, âgées de 14, 15 et 17 ans.

Les suspects, dont deux mineurs, également soupçonnés de vols avec violence, ont été déférés, jeudi dernier, devant la justice, après avoir été interpellés par la police. Ils ont été présentés à un juge d'instruction d'Alicante, soupçonnés d'avoir agressé sexuellement -catégorie comprenant les viols en Espagne- trois adolescentes, dont une aurait été séquestrée et abusée pendant 24 heures, a précisé une porte-parole de la police. Ces hommes, dont on ne connait pas encore s'ils sont en situation régulière ou des sans-papiers, auraient, selon la même source d'informations, «offert des drogues et de l'argent» à leurs victimes pour les attirer dans un appartement où elles ont ensuite été agressées. Selon toujours le communiqué de la policia, les victimes s'étaient enfuies d'un internat pour jeunes en difficulté de la ville. «L'une d'entre elles a été enfermée pendant 24 heures, pendant lesquelles les membres du groupe l'ont agressée et ont abusé d'elle sexuellement de manière répétée», explique-t-on. Si les deux plus jeunes victimes ont pu être localisées, la troisième était toujours portée absente, jeudi à la mi-journée. On indique aussi que l'enquête a démarré après la disparition des trois jeunes filles du centre pour mineurs. Une affaire qui pourrait, si le groupe est reconnu coupable des faits reprochés, mettre un peu plus en difficulté les Algériens, en situation irrégulière, qui ont débarqué en masse ces deux dernières années sur les côtes espagnoles. Un dossier sensible qui a fortement passionné les débats surtout après le décès d'un Algérien détenu dans la prison d'Archidona.

Cette affaire, toutes proportions gardées, ressemble à s'y méprendre aux agressions sexuelles de la Saint-Sylvestre à Cologne qui ont valu aux migrants d'être injustement accusés et intervient dans un contexte de mobilisation générale contre les violences faites aux femmes. Plusieurs affaires de viol collectif ont secoué l'Espagne, notamment le procès d'un groupe de cinq Sévillans, âgés de 27 à 29 ans, accusés du viol collectif d'une jeune femme de 18 ans, en juillet 2016, en filmant leurs actes, lors des fêtes de la San Fermin, qui attirent chaque année des centaines de milliers de touristes dans cette ville au nord du pays.

Pour rappel, le procès a déclenché en Espagne une vague de soutiens envers la jeune femme, dans la rue et sur les réseaux sociaux, au cri de «Moi, je te crois». Les accusés, qui se font appeler «la manada» (la meute), avaient été arrêtés dès le lendemain, puis inculpés pour agression sexuelle et placés en détention provisoire. La décision du juge d'inclure dans le dossier l'enquête d'un détective privé sur la vie de la plaignante avait mis le feu aux poudres.