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Constantine - SNTA: «Une asphyxie programmée»

par A. Zerzouri

Le nuage de fumée opaque qui plane depuis quelques mois sur la SNTA pousse inexorablement la société vers une asphyxie certaine.

Au pôle d'El Haria, où se trouve implantée la plus importante usine de la SNTA, l'inquiétude est à son comble ces derniers jours. «Nous constatons une situation anormale au sein de l'usine de production, où s'amoncellent les stocks de paquets de cigarettes et les sachets de tabac à chiquer (Chemma)», nous ont déclaré deux syndicalistes, B. Mohamed et G. Kamel, qui nous ont rendu visite à notre rédaction pour nous faire part de leur crainte d'un avenir sombre. «Près de 20 millions de paquets de cigarettes et 11 millions de sachets de Chemma sont stockés au niveau de l'usine, au point où l'on ne trouve plus d'espace pour entreposer la production quotidienne», soutiennent nos interlocuteurs, qui affirment que les autres unités, à Sig, Gouraya et Boudissa, se trouvent dans la même situation. Selon les explications fournies par les syndicalistes, il s'agit d'un étranglement commercial annonciateur d'une mise à mort de la société, qui conduira fatalement vers la compression du personnel.

Les syndicalistes croient dur comme fer qu'il s'agit d'un plan machiavélique concocté dans le but évident de faire couler la SNTA, dont la rénovation récente des outils de production a coûté pas moins de 60 millions d'euros. «En étouffant sciemment la commercialisation des produits de la SNTA, on se trouve dans l'obligation, déjà, de réduire la cadence de travail, on a déjà annulé la formule de travail en 2x8 puisque le stock des invendus est énorme. Et, cela ne peut conduire que vers le dégraissage du personnel», relèvent nos interlocuteurs. Ajoutant que cela fait partie des prévisions du partenariat conclu avec un partenaire étranger qui, à terme, doit inéluctablement passer à la compression du personnel. «On devait au moins nous avertir qu'il faut baisser le niveau de production autour duquel un accord était préalablement conclu avec la partie commerciale, mais rien de tel n'a été fait.

On veut nous pousser à la déprime», estime-t-on. «Mais, ces calculs ne seront pas justes car tous les travailleurs sont mobilisés pour défendre leur gagne-pain. Une pétition signée par 900 travailleurs dénonce cette fuite en avant qui nous mène droit au mur. Cette pétition accompagnera l'appel que nous lançons au président de la République pour sauver la SNTA de la dérive», soulignent les syndicalistes, qui souhaitent une intervention de la plus haute autorité du pays pour mettre un terme à ce qui s'apparente à une trahison contre les travailleurs et contre l'Etat.