Le service des urgences médico-chirurgicales de l'hôpital d'Oran demeure sous pression. La situation ne cesse de s'aggraver de mois en mois, en témoigne le dernier bilan communiqué par la cellule de communication de cet établissement hospitalier qui révèle que pour le seul mois de février dernier, ce service a recensé 20.011 consultations urgentes, 2.034 hospitalisations et 329 opérations chirurgicales. Les urgences médico-chirurgicales viennent en tête avec 11.345 consultations, 1.017 hospitalisations et 329 opérations suivies par les urgences cardiologiques avec 2.674 consultations urgentes puis les urgences pédiatriques, 2.239 consultations et 367 hospitalisations, les urgences pneumologiques, 1.237 consultations et 503 hospitalisations. Le personnel médical et paramédical est à bout dans ce service et il suffit de faire un tour dans les urgences pour constater que les médecins sont presque dépassés devant les flux des évacuations urgentes. La grève des médecins résidents qui ont boudé il y a quelques jours la garde de 8h00 à 16h00 a compliqué le travail du personnel médical et paramédical. Et le comble est que le seul scanner de ce service est en panne depuis près de deux mois, ce qui ne manque pas de pénaliser les patients hospitalisés et en particulier les victimes de traumatologie et autres, nécessitant une radiologie approfondie pour diagnostiquer les fractures ou les hémorragies internes.

Cette panne prolongée est due en fait à la surcharge dont fait l'objet l'unique scanner du service des urgences de l'hôpital d'Oran. Cet appareil de radiologie réalise en moyenne 300 à 400 opérations de radiologie sur des malades. Une source autorisée à la direction de l'hôpital d'Oran confie qu'une commande a été faite à la société Siemens Algérie, qui détient l'exclusivité pour la maintenance des scanners, pour l'acquisition d'une pièce de rechange nécessaire pour la remise en service de cet appareil. La pièce de rechange devra être importée prochainement de l'étranger. En attendant, la direction de cet hôpital a mis en place un plan spécial pour éviter de pénaliser les patients hospitalisés et les évacués vers les UMC. Les patients sont pris en charge par le scanner du service de radiologie central. «Nous avons réquisitionné une ambulance et quatre brancardiers pour transporter les patients des UMC vers le service de radiologie. Les malades sont pris en charge à l'intérieur de notre établissement et contrairement à d'autres structures sanitaires, nos malades ne sont pas dirigés vers le privé», précise la même source.

L'hôpital d'Oran, le deuxième plus grand établissement hospitalier de la région avec une capacité de 1.740 lits, est devenu un «déversoir» pour les autres établissements sanitaires de toute la région ouest qui n'hésitent aucunement à évacuer leurs malades vers cet hôpital souvent pour des pathologies qui peuvent être prises en charge dans les établissements sanitaires. L'hôpital d'Oran demeure fortement sollicité par les malades de toute la région, mais une bonne partie des activités de cet hôpital concerne les soins d'urgence et les accouchements.