Régulièrement,
depuis ces dernières années, les habitants du village côtier de Cap Falcon, sur
le territoire de la municipalité d'Aïn El Turck, tentent d'attirer l'attention des responsables
concernés sur la dégradation de leur cadre de vie, qui va crescendo au fil des
jours. Nos interlocuteurs affirment «avoir adressé des doléances à plusieurs
reprises pour revendiquer une opération d'aménagement à même d'améliorer un
tant soit peu le cadre de vie dans ce prestigieux village, pierre angulaire de
la zone d'extension touristique, ZET, par excellence, qui représente, au même
titre que son illustre phare, un véritable pan de l'histoire contemporaine de
cette région côtière. Le pitoyable état de la voirie et celui de l'éclairage
public et l'irrégularité des rotations de la collecte des ordures sont mis en
exergue sur la longue liste de revendications des habitants. Selon le constat
établi sur le terrain, le principal accès à la première plage est submergé par
les eaux usées, qui charrient toutes sortes d'immondices, dégageant une odeur
nauséabonde. La principale plage de cette crique, qui a inspiré, dans un passé
encore vivace, les confectionneurs des cartes postales et n'avait absolument
rien à envier aux stations balnéaires de renommée du Vieux continent, est malheureusement
logée à la même enseigne. La seule petite aire de jeux, mitoyenne à l'unique
école primaire, qui est surchargée à l'extrême, se trouve dans un état
déplorable en raison d'une part de l'absence de civisme et d'un manque
d'entretien d'une autre part. «On ne se rappelle de l'existence de ce lieu qu'à
la veille de l'ouverture de la saison estivale et ce, à travers de piteuses
opérations de bricolage, effectuées précipitamment sur la façade, pour sauver
la face, lors d'une visite d'un haut responsable », ont fait remarquer nos
interlocuteurs avant de s'interroger «pourquoi donc ne pas avoir étendu à notre
village la grande opération d'aménagement urbain, qui a ciblé quelques années
auparavant le boulevard des Dunes, situé à mi-chemin?» Des parents de
collégiens dénoncent aussi l'absence de transport scolaire assurant la navette
entre leur village et la commune d'Aïn El Turck. «Il n'existe pas de CEM dans notre lieu de résidence
et nos enfants sont confrontés à un véritable calvaire, notamment en hiver,
pour se rendre à la commune d'Aïn El Turck. Souvent, ils poireautent au bord de la route sous de
fortes averses pour guetter un taxieur clandestin », se sont insurgés
nos interlocuteurs. Les habitants revendiquent également la réalisation d'un
bureau de poste dans leur village. « Plus d'une demi-journée m'est nécessaire
pour consulter mon avoir et/ou pour effectuer un retrait au bureau de poste du
chef-lieu. C'est aberrant, plus particulièrement pour nous autres personnes
âgées, qui ne disposent pas d'un véhicule » s'est insurgé un retraité. Un autre
sexagénaire a déploré « notre lieu de résidence se transforme au fil des jours
et dans l'indifférence de tout un chacun en un véritable douar ». D'autres
remarques encore plus lourdes de sens ont été formulées par nombre de riverains
de Cap Falcon, abordés à ce sujet par le Quotidien d'Oran. Toujours est-il que
la zone d'extension touristique tombe en décrépitude au fil des jours et ce, à
la faveur de l'avancée effrénée de la bidonvilisation sous toutes ses formes au
vu et au su de tout un chacun. Le regard de l'automobiliste de passage dans
cette zone, est vivement agressé par l'alignement de masures hideuses, qui
s'étend insidieusement au bord de la mer et dont certaines, visibles à l'œil
nu, ont été construites, ces dernières années, à proximité de la route reliant
le village de Cap Falcon à la petite localité des Coralès.