Depuis
plusieurs jours, des dizaines de migrants qui envahissaient les quartiers et
les carrefours d'Oran sont absents du paysage oranais. En effet, la dernière
opération entamée, en début de semaine, avec le rapatriement de plus de 300
Subsahariens nigériens vers la wilaya de Tamanrasset en vue de leur expulsion
vers leur pays d'origine, a contraint d'autres africains de nationalités
différentes à se cloîtrer chez eux. Cette opération n'est en effet pas la
première puisque plusieurs rapatriements de ces migrants clandestins vers le
sud du pays ont été menés durant les années écoulées mais sans suite. Depuis
plusieurs mois Oran assiste à un retour massif de migrants subsahariens.
Plusieurs groupes d'hommes, de femmes accompagnées de leurs enfants en bas âge
et originaires, pour la plupart, du Mali et du Niger, ont investi de nouveau la
rue d'abord aux alentours de M'dina J'dida, Cherfaoui, l'ex-gare des Castors, El Bahia, Yaghmoracene, Médioni et tant de
quartiers et de carrefours. Ce spectacle désolant était observé partout dans
les alentours de l'INESM, Maraval, avenue Colonel Abderrezzak,
à proximité de la gare ferroviaire, l'USTO, à proximité d'établissements
scolaires, de mosquées, et même près des stations de taxi, ainsi qu'au niveau
des carrefours du boulevard du Millenium et autres artères de la ville. Ces
migrants écument durant la journée les principales artères du centre-ville pour
s'adonner à la mendicité. De nombreux automobilistes sont souvent interpellés
par des enfants, voire des adolescents qui leur demandent de l'argent. Les
différentes opérations d'évacuation menées par les services de la direction des
Affaires sociales ne semblent pas avoir abouti puisque le phénomène a pris
vraiment de l'ampleur, selon de nombreux passants. Au cours de cette opération,
plusieurs organismes ont été mobilisés à l'exemple des bénévoles du Croissant
rouge algérien, les services de la protection civile, ceux de la direction des affaires
sociales, les services de sécurité et ceux de la wilaya. Les autorités locales
ont mobilisé une dizaine d'autocars pour le transport de ces migrants. A vrai
dire, l'opération a été saluée par de nombreux riverains. A trois mois de la
saison estivale, les autorités locales ont décidé de prendre le taureau par les
cornes en mettant un terme au spectacle désolant qu'offre
plusieurs artères. En effet, ces clandestins n'hésitent pas à installer devant
eux, sur les artères à grande fréquentation, des récipients en plastique
désignant ainsi où il faut déposer la monnaie. D'autres choisissent les feux de
signalisation et se pointent devant les automobilistes lorsque le feu passe au
rouge, tapant sur la vitre du conducteur et demandant l'aumône.
Tous
répètent les mêmes mots : «salamalikoum, fisabillah» en tendant la main. Même s'ils ne connaissent
pas l'arabe, ces deux expressions leur servent de sésame, un moyen de
«communiquer utile». Ces migrants, sont entrés par la frontière algéro-nigérienne, en passant par Tamanrasset, puis
Ghardaïa pour enfin atterrir à Oran et d'autres villes du nord du pays. Des
villes qu'ils considèrent comme un lieu idéal pour survivre même s'ils
recourent à la mendicité qui reste pour eux la seule alternative pour nourrir
leurs enfants. Certains se sont même installés dans des habitations de fortune,
faites de tôles et autres morceaux de bois dans le quartier d'El-Hassi. D'autres préfèrent quémander de l'argent dans les
souks et les marchés de la ville. L'Algérie a reconduit, en 2016, en à peine un
mois, plus de 1.800 migrants clandestins nigériens dans leur pays, en grande
majorité des enfants et des femmes.