Si
plusieurs syndicats du secteur de l'Education ont affiché leur soutien à la
décision de report de la date des examens du baccalauréat pour se tenir après
le mois de Ramadhan, certains d'entre eux ont dénoncé ce report.
Le
Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef) a condamné, dans ce sens, ce qu'il appelle «le
referendum forcé aux élèves de troisième année secondaire». Le Satef a dénoncé «vigoureusement», à travers un communiqué
rendu public, l'exclusion des autres paliers et de la communauté éducative de
cette opération qualifiée par le syndicat de «suicidaire». Devant cet état de
fait, le syndicat a demandé aux enseignants du primaire et du moyen de ne pas
surveiller les épreuves du baccalauréat. Le Conseil des lycées d'Algérie (Cla) s'est dit, pour sa part, contre les «décisions
populistes» et «anti-pédagogiques». Et d'affirmer que la dernière concertation
portant sur le report de la date du baccalauréat avait pour but «le rattrapage
des cours perdus en raison des grèves». Et il aurait fallu, dans ce cas,
précise le syndicat, ouvrir un dialogue interne, «une concertation pédagogique
et objective» loin du populisme et du tapage médiatique. Pour rappel, le
ministère de l'Education nationale avait lancé un sondage relatif au report de
quinze jours des examens du baccalauréat, ciblant directement les candidats. Un
procédé qui a été déjà contesté par le Cnapeste, le Cla et rejeté avec réserve par le Snapest.
Pour le Cla, «ces concertations populistes et les
concertations qui favorisent un avis sur un autre, selon la tête du client, est
un dérapage dangereux qui ne peut que semer la division entre la famille
éducative», souligne-t-il dans un communiqué rendu public. Des menaces
pèsent-elles réellement sur le bon déroulement de l'épreuve du baccalauréat,
cette année encore ? Sachant que le Cnapeste a déjà
brandi la menace de recourir à la grève, suite à l'échec des négociations avec
le ministère de l'Education nationale. Les deux syndicats, le Satef et le Cla, ont par ailleurs
réclamé la promulgation du statut particulier modifié en urgence, en rejetant
toute exclusion des corps de l'éducation dans la révision de son dossier. Le Satef a, pour sa part, revendiqué la promotion automatique
et directe de tous les corps après cinq (05) années d'expérience sans concours,
à des catégories supérieures. Le Satef maintient, en
outre, sa revendication relative à l'intégration des corps communs et ouvriers
professionnels dans le statut particulier et l'octroi d'une prime spécifique à
cette frange de travailleurs trop lésés. Le syndicat a, par ailleurs,
revendiqué la généralisation de tamazight et l'ouverture des postes budgétaires
qui passera par la révision de la loi d'orientation 08/04 du 15 janvier. Les
deux syndicats se disent pour une école publique, gratuite, républicaine,
progressiste, égalitaire, moderne, de qualité et ouverte sur l'universalité et
contre la marchandisation de l'éducation.