Plusieurs étudiants de l'ENS
ont été interpellés, hier, lors d'affrontements qui ont éclaté entre les
manifestants et les éléments de la Gendarmerie nationale près de l'université «
3 » Salah Boubnider, à l'issue d'une marche en aller
- retour jusqu'à la station principale du tramway à Zouaghi. On parle même de
blessés parmi les étudiants selon des manifestants. Renouant avec la protesta
hebdomadaire, les étudiants de l'Ecole nationale supérieure (ENS) ont choisi,
hier, de paralyser le trafic du tramway en observant un sit-in sur les rails au
niveau de la station principale de Zouaghi. Avant d'arriver sur les lieux, les
manifestants ont entrepris une marche à partir de l'université « 3 » Salah Boubnider, passant par la double voie express, en face de
l'aéroport Mohamed Boudiaf, où la circulation des véhicules sur ce tronçon
névralgique a été bloquée durant une heure environ, avant d'aller bloquer un
autre moyen de transport, le tramway, tout aussi important, pendant près de deux
heures. Quittant un peu les sentiers des marches et autres sit-in au
centre-ville, pour dénoncer l'indifférence manifestée à l'égard de leur
revendication qui se limite exclusivement au recrutement au niveau des wilayas
de domicile des étudiants à l'issue de leur cursus universitaire, les
manifestants ont opté cette fois-ci pour le blocage du trafic du tramway et la
marche dans la périphérie de la ville. Seulement, si au niveau du centre-ville,
généralement les choses se passaient dans le calme, sans aucun incident majeur,
la nouvelle forme a dégénéré en enregistrant des arrestations et des blessés
lors des affrontements avec les services de sécurité. C'est la nouvelle
stratégie des manifestants qui changent souvent la « forme » de leur mouvement
de protestation pour dérouter la vigilance des services de sécurité, mais il
semble que, maintenant, la protesta va en se durcissant. Le spectre de l'année
blanche plane sérieusement sur l'ENS, en sus des mesures d'exclusion des
étudiants grévistes, déclarés par l'administration en absence injustifiée
depuis plus de quatre mois. Ce sont là des considérations qui ne peuvent que
pousser vers le pourrissement, car les concernés ne vont pas rester les bras
croisés et accepter cette situation sans tenter de faire entendre leur voix, de
la meilleure ou la pire façon qui soit. En tout cas, hier, les choses ont
tourné au vinaigre lors du retour des manifestants vers l'université « 3 »
Salah Boubnider. Et, c'est près de l'université « 3 »
Salah Boubnider que la tension est montée d'un cran,
selon des témoins, notamment lorsque les éléments de la Gendarmerie nationale
ont barré la route devant les manifestants pour les empêcher de s'introduire à
l'intérieur du campus. Suivra une véritable débandade sur le terrain vague en
face de l'université où se sont dispersés les manifestants. En fin
d'après-midi, le climat restait encore tendu près de l'université, où s'est
déployé un renfort impressionnant des éléments de la Gendarmerie nationale.