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5 morts sur les 2.300 personnes infectées: «La réticence à la vaccination à l'origine de la propagation de la rougeole»

par M. Aziza

Sur les 2.300 personnes infectées par le virus 5 personnes ont trouvé la mort suite à des complications après avoir contracté la rougeole. C'est ce qu'a affirmé hier le directeur de la communication du ministère de la Santé, Slim Belkessam, en marge des 11èmes Journées nationales pharmaceutiques du SNAPO à l'Hôtel El-Aurassi.

Le conseiller du ministre de la Santé a affirmé que le nombre de décès n'a pas dépassé cinq personnes «ni plus ni moins», sachant que des rumeurs font état de la mort de six, d'autres parlent du décès de douze personnes. D'ailleurs, même la presse électronique tunisienne s'en est mêlée. Le site «Tunisie Numérique» titre «La rougeole fait des ravages en Algérie, près de la frontière tunisienne». Les rédacteurs du site ont indiqué que les autorités sanitaires algériennes ont annoncé la mort de dix enfants suite à des complications de la rougeole, tandis que pas moins de 400 enfants ont été infectés par le virus. Ils ont également précisé que ces infections ont été, surtout, enregistrées dans les régions de Khenchla et de Oued Souf, près des frontières tunisiennes. M. Belkessam persiste et signe : «Jusqu'à hier, les autorités sanitaires ont enregistrés 2.300 personnes infectées, dont 2000 sont enregistrés principalement à El Oued et Ouargla». Et de préciser que «4 morts ont été enregistrés à El oued et 1 cas dans la wilaya de Ouargla». «Le reste, ce sont des cas isolés qui ont été enregistrés dans certaines localités et wilayas, sans décès». Le porte-parole du ministère de la Santé affirme que l'enquête sur les dispositifs de prévention et de vaccination mis en place est toujours en cours. Et que des équipes sanitaires mobiles sont à pied d'œuvre, dans le cadre d'une campagne de vaccination tous azimuts qui a ciblé 60.000 personnes à Ouargla et 120.000 personnes en plus à El Oued durant ces derniers jours.

Pour Slim Belkassem, la réticence à la vaccination est la cause principale de la propagation du virus. Il argumente en se référant aux avis des experts qui affirment qu'avec un taux de couverture vaccinale de 80%, le virus a de très faibles chances de se propager. Le porte-parole du ministère de la Santé appelle les citoyens à vacciner leurs enfants sans hésitation.

Bekkat Berkani Mohamed, président du Conseil de l'ordre des médecins, abonde dans le même sens en affirmant que l'obligation de la vaccination ne doit pas être laissée à l'appréciation des parents. «Si l'Etat achète des vaccins pour sa population, le citoyen est dans l'obligation de vacciner ses enfants, notamment quand il s'agit de maladies transmissibles». Il cite les deux campagnes de vaccination organisées en mars 2017 et du 25 décembre 2017 au 7 janvier 2018 qui se sont soldées par un échec vu le faible taux de vaccination dû à la réticence des parents à vacciner leurs enfants, et des débats sur la nécessité de se faire vacciner. «Certains sont allés même critiquer le vaccin indien, certifié et recommandé par l'OMS». Le Dr Mohamed Berkani Bekkat impute cette situation à l'absence de communication et à l'absence d'une campagne de médiatisation accrue.

Pour le Dr Bekkat, l'on parle tous de la rougeole vu sa propagation ces derniers temps, mais on oublie une fois de plus la rubéole, une infection qui peut entraîner des malformations congénitales chez les femmes enceintes, et contre laquelle la vaccination s'avère, elle aussi, obligatoire.