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Graves accusations à l'encontre des arbitres: La FAF fait la sourde oreille

par Kamel Mohamed

Après chaque journée de championnat, les arbitres sont accusés de tous les maux et tous les noms d'oiseaux par les présidents de clubs, entraîneurs et joueurs. Les arbitres sont devenus une cible facile dans la mesure où ils sont souvent impliqués directement ou indirectement dans les résultats des matches. Les accusations confirment que la corruption dans le football est pratiquée de manière transparente au vu et au su de tout le monde. Sinon, comment expliquer que des présidents de clubs accusent des arbitres sans qu'il y ait de suite ? Si les présidents des clubs chargent les arbitres dans l'impunité, cela signifie qu'ils se connaissent parfaitement et c'est, en fait une réponse du corrupteur au corrompu. Toutefois, il serait maladroit de généraliser ce comportement, car il y a quand même des arbitres honnêtes et de bonne moralité, alors que les présidents de clubs n'ayant pas pu s'imposer par leurs compétences dans cette jungle footballistique, ont été contraints de quitter ce milieu depuis plusieurs années. Les dernières accusations du président de l'US Biskra, Brahim Saou, sont très graves puisqu'il a cité des noms, à savoir un ancien arbitre qui fait partie de l'actuelle commission fédérale d'arbitrage et un ancien président de club qui est toujours en activité comme consultant ou manager. Le président de Biskra, qui est également député à l'Assemblée populaire nationale, n'a pas été inquiété, alors que la FAF aurait dû le convoquer et l'ester en justice, d'autant plus que ce président a accusé un arbitre qui siège à la commission fédérale d'arbitrage. Ces accusations coïncident aussi avec la réunion du président de la FAF avec les arbitres. Ces derniers n'ont pas trouvé mieux pour se défendre que d'observer deux minutes de protestation avant le coup d'envoi des matches de championnat du week-end dernier. Une manière de se défendre, mais aussi de répondre à leurs accusateurs ou corrupteurs, présidents et dirigeants de clubs. C'est aussi une cinglante gifle adressée à la FAF qui prône la politique de l'autruche devant la multiplication des accusations contre les arbitres. La fédération aurait dû sévir et mettre un terme à cette mascarade qui se répète chaque fin de saison. Or, il se trouve que la FAF, où il y a des dirigeants qui se seraient impliqués par le passé dans l'arrangement des résultats des matches, serait gênée de s'élever contre la corruption dans l'arbitrage et le football de manière générale.