Après chaque journée de championnat, les arbitres sont accusés de tous
les maux et tous les noms d'oiseaux par les présidents de clubs, entraîneurs et
joueurs. Les arbitres sont devenus une cible facile dans la mesure où ils sont
souvent impliqués directement ou indirectement dans les résultats des matches.
Les accusations confirment que la corruption dans le football est pratiquée de
manière transparente au vu et au su de tout le monde. Sinon, comment expliquer
que des présidents de clubs accusent des arbitres sans qu'il y ait de suite ?
Si les présidents des clubs chargent les arbitres dans l'impunité, cela
signifie qu'ils se connaissent parfaitement et c'est, en fait une réponse du
corrupteur au corrompu. Toutefois, il serait maladroit de généraliser ce
comportement, car il y a quand même des arbitres honnêtes et de bonne moralité,
alors que les présidents de clubs n'ayant pas pu s'imposer par leurs
compétences dans cette jungle footballistique, ont été contraints de quitter ce
milieu depuis plusieurs années. Les dernières accusations du président de l'US
Biskra, Brahim Saou, sont très graves puisqu'il a
cité des noms, à savoir un ancien arbitre qui fait partie de l'actuelle
commission fédérale d'arbitrage et un ancien président de club qui est toujours
en activité comme consultant ou manager. Le président de Biskra, qui est
également député à l'Assemblée populaire nationale, n'a pas été inquiété, alors
que la FAF aurait dû le convoquer et l'ester en justice, d'autant plus que ce
président a accusé un arbitre qui siège à la commission fédérale d'arbitrage.
Ces accusations coïncident aussi avec la réunion du président de la FAF avec
les arbitres. Ces derniers n'ont pas trouvé mieux pour se défendre que
d'observer deux minutes de protestation avant le coup d'envoi des matches de championnat
du week-end dernier. Une manière de se défendre, mais aussi de répondre à leurs
accusateurs ou corrupteurs, présidents et dirigeants de clubs. C'est aussi une
cinglante gifle adressée à la FAF qui prône la politique de l'autruche devant
la multiplication des accusations contre les arbitres. La fédération aurait dû
sévir et mettre un terme à cette mascarade qui se répète chaque fin de saison.
Or, il se trouve que la FAF, où il y a des dirigeants qui se seraient impliqués
par le passé dans l'arrangement des résultats des matches, serait gênée de
s'élever contre la corruption dans l'arbitrage et le football de manière
générale.