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Constantine - Didouche Mourad: Le jeune qui a eu la main coupée succombe à ses blessures

par Abdelkrim Zerzouri

Le jeune qui a été sauvagement agressé, le jeudi 8 mars, au niveau de la commune de Didouche Mourad, a succombé à ses blessures en début de soirée du samedi 10 mars. Soit deux jours après son hospitalisation dans un état critique, et une évacuation tardive vers l'hôpital qui a entraîné une perte importante de son sang sur le lieu de l'agression. Un drame terrible, pour sa famille et ses proches, qui pose également un triste problème de société, en l'occurrence la ??non-assistance'' à personne en danger, devenue une forme anodine de démission collective face au mal qui touche l'autre.

Pour rappel, le jeune a été assailli par une bande de plusieurs individus, qui lui ont coupé la main à l'aide d'une épée, et l'ont abandonné dans un état très grave, allongé sur le ventre au milieu de la chaussée. Les photos qui ont circulé sur le réseau social Facebook montraient des gens, regroupés à une certaine distance du corps de la victime, contemplant le spectacle effroyable. Alors que la victime perdait tout son sang sur la chaussée, aucune personne parmi les «spectateurs» n'a bougé le petit doigt pour lui porter secours. Pis, on trouve le moyen de le prendre en photo pour la poster sur les réseaux mais pas l'idée de le secourir, lui faire un garrot pour stopper la perte du sang, et le transporter à l'hôpital qui se trouve seulement à quelques dizaines de mètres du lieu de l'agression. Un cynisme incroyable. Rien ne pouvait justifier un tel acharnement de violences, qui a provoqué la mort de la victime. Et rien non plus ne pouvait justifier cette ??non-assistance'' à personne en danger dont se sont rendus coupables les spectateurs qui semblaient pétrifiés en se tenant à une certaine distance de la scène où gisait dans son sang la victime, ainsi que les adeptes des réseaux sociaux qui ont privilégié la médiatisation du crime sur Facebook, oubliant qu'ils viennent de se rendre coupables, eux aussi, d'un crime. Enfin, dans l'ensemble, c'est le reflet d'une image monstrueuse de la société.