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Aïn El Turck: Le déversement des eaux usées pollue encore les plages

par Rachid Boutlelis

Le phénomène du déversement des eaux usées dans la mer ne semble pas, à priori, prêt d'être résolu, selon le piteux état des lieux.

En effet, vraisemblablement, les prestigieuses plages, jalonnant la contrée d'Aïn El Turck, ne seront, malheureusement, pas à l'abri de ce massacre à ciel ouvert, qui se traduit, notamment, à travers les odeurs pestilentielles, émanant de ce déversement, qui empesteront, certainement, une fois de plus, encore, les vacances des estivants et par ricochet sur la santé publique. Pourtant, l'année dernière un rapport accablant de la Commission du Tourisme de la wilaya d'Oran avait dressé un réquisitoire contre la gestion des Assemblées communales qui n'ont jamais pu endiguer ce phénomène. Les rédacteurs du rapport ont fait ressortir le risque que laisse planer le déversement des eaux usées sur la réussite de la saison estivale. Pour cette année la situation ne semble pas avoir connu une amélioration, à moins de deux mois de la saison estivale. Le tableau noir dressé sur l'état de délabrement des accès vers la plage, l'écoulement en continu des eaux usées, renseigne, on ne peut mieux, de la situation d'abandon et de déliquescence entretenue depuis des années, qui prévaut dans cette contrée côtière. Un état de fait, qui risque de se compliquer davantage, d'autant plus que l'Etat ne fournit plus les équipes de ?Blanche Algérie' pour assurer l'entretien des plages.

Les APC doivent, désormais, trouver d'elles-mêmes les moyens pour assurer cette tâche peu aisée durant la saison estivale, eu égard au considérable rush des vacanciers. Mais cependant, il importe de signaler le problème sur la santé publique, qui surgit comme un spectre, mais qu'on évite d'aborder pour ne pas secouer le cocotier et provoquer ainsi la panique chez la population.

Il est nécessaire de signaler, aussi, que les coliformes fécaux, provenant des eaux usées, constituent un danger sur la santé des baigneurs.

Dans le rapport en question, il est fait état sur la possibilité, s'il fallait interdire, par anticipation, des plages touchées par les eaux usées. Outre les gros pollueurs que sont les bains maures, les douches, quelques établissements hôteliers, ce sont les garages de lavage de voitures, qui sont venus ajouter leur grain de sel, dans cette pollution qui ne dit pas son nom. Le nombre de ces derniers s'est accru de manière drastique, et figurent parmi les principaux pollueurs, en raison des produits chimiques utilisés pour le lavage. La cerise sur le gâteau, s'identifie à travers les constructions illicites comptabilisées par milliers, et non raccordées aux réseaux d'assainissement. Un phénomène dans un phénomène. Des vidéos sont publiées sur les réseaux sociaux montrant des déversements permanents des eaux usées dans plusieurs plages de cette contrée.