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Les travailleurs de l'ENMTP de la zone
industrielle de Aïn Smara attendaient beaucoup des
négociations entre les partenaires sociaux, en l'occurrence la direction
générale de l'entreprise et les syndicats, qui devaient porter sur la fixation
des montants des primes et indemnités, qu'ils ont réclamées dans la plateforme
de revendications présentées le 14 janvier dernier, négociations qui avaient
été fixées dernièrement de commun accord pour le mercredi 7 mars dernier.
«Malheureusement, nous ont déclaré des travailleurs qui ont pris contact avec
notre journal jeudi, nous avons déchanté lorsque nos délégués nous ont appris,
à la sortie de la réunion, qu'en guise de négociations il y a eu uniquement une
prise de contact au cours de laquelle ils ont entendu le président-directeur
général leur déclarer que les négociations pour les primes et indemnités vont
se faire au niveau central entre le Groupe Mécanique (GM) et la Fédération du
secteur du même nom. Pire encore, nous avons appris aussi que les négociations
sur la question de l'augmentation des salaires a été
renvoyée au mois de juillet 2018. Ce sont là deux décisions qui ne nous arrangent
pas du tout car nous voyons que cette prérogative, dont nous avons investi nos
délégués syndicaux, vient d'être confisquée par les organes centraux qui
négocient à leur place. Et nous nous demandons, à juste titre, à quoi cela rime
et pourquoi les gens de la fédération à qui on n'a pas donné procuration vont-ils négocier en notre nom ?» Contacté à ce sujet, M.
Touati, président du syndicat de Somatel-Liebherr,
l'unité de production des matériels de travaux publics, implantée à Aïn Smara, qui a participé à cette rencontre avec la
direction générale de l'entreprise, nous a confirmé cette nouvelle donne,
affirmant textuellement que les syndicats des unités ont été écartés des
négociations. «Nous avons été dessaisis, on ne sait pourquoi, de cette prérogative
qui nous a été confiée par les travailleurs qui nous font confiance». Les
responsables du GM, a ajouté notre interlocuteur, ont considéré que «cette
question relève de la convention de branche et elle devrait être discutée à ce
niveau, car toute décision prise en la matière va avoir des répercussions sur
tout le secteur de la mécanique. Et il serait donc risqué de l'appliquer
uniquement au sein de l'ENMTP». D'autre part, les négociations sur la question
de l'augmentation des salaires ont été renvoyées au mois de juillet 2018. D'ici
là, pensent les responsables de l'entreprise, la situation financière de
l'entreprise se serait, peut-être améliorée. «Donc, mercredi dernier, il n'y a
eu point de négociation». Notre interlocuteur à tenu
à préciser que toute négociation future entre les deux partenaires devrait
obligatoirement s'inscrire dans le cadre de la convention de branche. «Et Dans
ce cas, a précisé M. Touati, il y aura des négociations internes au sein de
chaque unité entre les partenaires sociaux».
Ces arrangements n'ont pas été du goût des travailleurs. Ces derniers nous ont expliqué que les négociations, qu'ils ont pu arracher au bout d'une grève de 5 jours, vont s'étaler en longueur en s'inscrivant dans le cadre de la convention de branche. «Ce qui n'augure rien de bon car nos droits vont se dissoudre dans les dédales de la bureaucratie, tandis que la masse des travailleurs va continuer à souffrir la misère générée par une crise économique sans pitié. Nous pensons aujourd'hui aux choses immédiates, aux difficultés que nous allons endurer durant le mois de Ramadhan qui approche. Non, ont-ils répété, cela n'augure rien de bon». |
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