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Rencontre, aujourd'hui, ministère de l'Education-Cnapeste: Entre espoir et incertitude

par Abdelkrim Zerzouri

Espoir et incertitude planent sur cette esquisse de dialogue «officiel» qui sera engagé, aujourd'hui, dimanche 4 mars entre la ministre de l'Education nationale et les membres du syndicat Cnapeste. Invités à une «séance de travail» avec la ministre et ses collaborateurs, les membres de ce syndicat, qui a gelé sa grève, le 28 février dernier, à l'issue d'une réunion de deux jours et demi de son Conseil national, acquiesçant à une intervention du président de la République, y vont d'un pas circonspect. «La session du Conseil national reste toujours ouverte», a rappelé M. Messaoud Boudiba, le porte- parole du Cnapeste. Car c'est vers ce Conseil national que reviendront les négociateurs engagés dans les discussions avec la tutelle, pour soumettre et évaluer la marche du dialogue, surtout la concrétisation des revendications soumises dans le préavis de grève, déposé à la fin du mois de janvier dernier. Sept dossiers seront, ainsi, soumis à l'étude, à savoir: les dossiers des promotions, celui des enseignants en voie d'extinction, de la médecine du travail, du logement, des œuvres sociales, de la retraite et la prime de zone, nous dira M. Boudiba. Ajoutant qu'il n'y a aucun préjugé autour de ces discussions qui seront ouvertes, aujourd'hui. «Nous allons au dialogue puisque c'est la seule voie qui peut régler les problèmes», relèvera-t-il, dans ce sens, non sans préciser que le Cnapeste a reçu, dans ce cadre des garanties des plus hautes autorités du pays, signifiant que les problèmes seront réglés.

Pour le moment, souligne dans ce sillage notre interlocuteur, hormis le cas de la wilaya de Blida, qualifié de point «noir», où la situation reste bloquée, la réintégration des enseignants radiés se déroule d'une manière souple et régulière. Quant à la récupération des cours perdus, lors de la grève qui a duré un mois, du 30 janvier au 28 février (reprise le jeudi 1er mars), M. Boudiba avoue qu'on peut récupérer le maximum s'il y a négociation, autour de cette question, avec la tutelle. Laissant entendre, comme le soutiennent plusieurs avis de spécialistes en pédagogie, qu'il est, pratiquement, impossible de tout récupérer durant ce qui reste de l'année scolaire. Aussi, faut-il le souligner, les négociations autour de cet aspect de récupération des cours perdus sont, en toute logique, liées aux ponctions sur salaires qui ont touché les enseignants grévistes. «S'il n'y a pas de négociations sur ce volet des ponctions sur salaires, il ne peut y avoir de discussion, du tout, sur la question de la récupération des cours perdus, car dès lors qu'il y a ponctions sur salaires des enseignants grévistes, ces derniers ne seront plus tenus de récupérer quoi que ce soit», souligne M. Boudiba. Ce dernier ajoute que le Cnapeste a pris l'initiative pour mettre fin à cette crise, qui a pris des allures d'une crise sociétale, preuve en est cette intervention dans le conflit des plus hautes autorités du pays, espérons maintenant que la tutelle s'avise à lever les obstacles qui ont, jusque-là, bloqué le dialogue serein et constructif.

En tout cas, précise notre interlocuteur, le Cnapeste se tient prêt à toute éventualité, et c'est au Conseil national que revient le dernier mot, pour évaluer les résultats de ce dialogue. Et la décision lui reviendra de statuer sur le mouvement de contestation ». Notons que l'option de la poursuite de la grève n'était pas totalement écartée, selon les rapports des wilayas parvenus sur le bureau du Conseil national, lors de sa réunion tenue le 26 février. On peut même affirmer que la poursuite de la grève était presque décidée, avant cette intervention des plus hautes autorités du pays. Laquelle intervention est tombée à pic pour ordonnancer les péripéties de ce conflit qui commençait à faire tache d'huile et se répandre dans toutes les directions.