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Le ministre des finances: La politique de subvention sera révisée progressivement

par R.N.

La révision de la politique de subvention prendra le temps qu'il faudra en travaillant, progressivement, pour aboutir à des solutions efficaces, à même de préserver et de consolider les acquis sociaux et permettre de cibler les véritables nécessiteux, a déclaré le ministre des Finances, Abderrahmane Raouia, devant les membres du Conseil de la Nation. Répondant à une question, lors d'une plénière du Conseil de la Nation, au sujet de la révision de la politique de subvention, M. Raouia a indiqué que le groupe de travail, chargé de l'examen du dossier, avait entamé son travail, soulignant l'importance d'ouvrir un dialogue national pour expliquer la démarche aux citoyens. Assurant que : « le gouvernement ne décidera d'aucune mesure, à ce sujet, sans avoir fixé les procédures et les étapes de mise en œuvre ». Selon le ministre des Finances, « l'opération n'est pas chose aisée car il s'agit d'établir un équilibre, entre les différents scénarios qui doivent tenir compte de toutes les données ».

« Afin d'éviter une mauvaise compréhension de la démarche entreprise par le gouvernement, dans la réforme de la politique de subvention, il y a lieu de rappeler que l'opération a pour objectif de mettre fin aux inégalités sociales, tout en assurant la pérennité de la trésorerie de l'Etat, durant la période de stagnation économique », a souligné M. Raouia.

Il s'agit, d'abord, concernant les subventions destinées aux ménages, de définir des modalités de distribution de ces aides en fonction des revenus, outre la définition des personnes dont le pouvoir d'achat pourrait être menacé par l'érosion due à la réduction progressive des subventions, a fait savoir M. Raouia. L'acteur économique, à savoir les entreprises, intervient en second lieu, ajoute M. Raouia soulignant que les entreprises publiques qui produisent des biens et des services seront affectées par la réduction des subventions des prix de produits et de services. L'évaluation des effets induits par la réduction de la subvention des prix de produits et de services vise à déterminer les secteurs et les entreprises confrontées à des pressions structurelles sur leurs budgets et leurs capacités concurrentielles internes et externes, a-t-il expliqué, mettant en avant la nécessité pour les entreprises publiques d'évaluer le niveau de subvention et l'impact occasionné par la réforme.

1.625 milliards de dinars de transferts sociaux en 2017

Selon le ministre des Finances, les transferts sociaux ont atteint 1.625 milliards de dinars, en 2017, contre 1.239 milliards DA, en 2010, ajoutant que la structure de ces transferts est dominée par le soutien aux familles, à l'habitat et à la santé, représentant 64% de l'ensemble des transferts, tandis que le soutien indirect représente 20% du PIB, et est essentiellement composé du subventionnement des produits énergétiques (61%) et des exonérations fiscales (34% du soutien global). Le subventionnement des produits énergétiques englobe, selon le ministre, 3 catégories de produits à savoir : le gaz, le carburant et l'électricité, précisant que le soutien indirect a atteint, en 2014, à titre d'exemple 2.560,8 milliards de DA dont 1.886 consacrés au subventionnement des produits énergétiques.

Les pouvoirs publics veillent et continueront à veiller au maintien de la politique de soutien, en vue d'assurer une couverture sociale plus large, notamment en direction des franges vulnérables, renforçant, ainsi, la solidarité nationale, a-t-il ajouté.

Lancement de produits bancaires sans intérêt

Sur un autre registre, le ministre des Finances a affirmé que les banques avaient pris les mesures nécessaires pour offrir des produits bancaires, sans intérêt, au profit des clients intéressés, à travers l'application de ce que prévoit la loi sur la monnaie et le crédit. Pour drainer une épargne inactive, la Caisse nationale d'épargne et de prévoyance (CNEP) et la banque de développement local (BDL) proposent des produits d'épargne sans intérêt. Il s'agit du « livret d'épargne avec intérêt (classique) et le livret alternatif (sans intérêt), a fait savoir le ministre, ajoutant que la CNEP a lancé le produit appelé ?Idjar' pour financer l'acquisition d'un logement.

M. Raouia a, en outre, indiqué que d'autres produits participatifs proposés par la BDL et la banque de l'Agriculture et du Développement rural (BADR) seront lancés, durant le premier semestre 2018. Il s'agit, notamment, a-t-il dit, du ?Idjar', de la ?Mourabaha' et de la ?Moucharaka', affirmant que les autres banques publiques vont lancer leurs produits au cours du deuxième semestre.