«Le crime dans la ville algérienne, la
réalité et les méthodes pour y faire face», tel est l'intitulé d'un séminaire
national de deux jours, les 21 et 22 févier,
qu'organise l'université ?2' Abdelhamid-Mehri de
Constantine, à l'occasion de la Journée nationale de la ville. Un séminaire qui
réunit les représentants de 15 wilayas de l'Est, notamment des services de
sécurité, les autorités locales, des représentants des APW et APC et des
chercheurs venant de tout le territoire national. De prime abord, les
organisateurs de la rencontre ont déclaré que ce thème fait référence à un
problème qui les préoccupe d'un point de vue académique, «mais en même temps,
nous avons besoin de chiffres, de statistiques et de la pratique sur le
terrain», nous a déclaré le professeur Ziane Mohamed,
chef de département de sociologie, en marge des nombreuses communications
données hier par plusieurs intervenants. Aussi, nos interlocuteurs ont qualifié
le phénomène de la criminalité dans la ville par des comportements
d'inadaptation. «Nous disons inadaptation, nous les sociologues, contrairement
aux juristes qui pénalisent ces comportements. Ces inadaptations génèrent des
problèmes nuisibles de criminalité, tels que la consommation de drogue et la
violence.
Ce qui nécessite une approche
pluridisciplinaire en rapport avec les acteurs sur le terrain, notamment les
services de police». Faisant un parallèle avec la criminalité dans le monde, M.
Ziane Mohamed a expliqué que «la première ville du
pays, Alger, est classée 113e au niveau mondial sur le plan de la criminalité».
«Dans nos villes, dit-il, nous avons beaucoup plus de délits, de dépassements,
d'infractions qui reflètent un peu le changement social, les problèmes
économiques, le chômage, les problèmes de l'échec scolaire, etc. Mais,
ajoute-t-il, si on essaie de se comparer aux villes du monde, nous parlerons
beaucoup plus d'infractions chez nous et nous avons un taux moins élevé de
criminalité organisée comme on en trouve en Europe occidentale, ou dans
certains autres pays d'Afrique, notamment l'Afrique du Sud qui compte trois
villes classées parmi les premières villes dans le monde par rapport au nombre
de tueries, d'assassinats qui se produisent chaque jour. N'empêche qu'avec ce
que le pays a vécu durant la décennie noire, on trouve aujourd'hui chez nous
beaucoup d'armes en circulation, de la drogue et on commence à entendre dire
qu'il y a des cambriolages, des braquages de banques et d'agences postales, de
kidnappings, d'enlèvements, que notre société d'essence traditionnelle ne
connaissait pas auparavant. Et il faut étudier les moyens de faire face à tous
ces phénomènes de criminalité». Disons, pour terminer, que le seul inconvénient
dans ce séminaire est l'absence de statistiques ou de chiffres chez les
communicants. On comptait sur les membres de la police pour donner ces
chiffres, mais ces derniers, nous a-t-on dit, étaient venus plus pour
s'informer sur la vision qu'ont les sociologues, les juristes et d'autres
scientifiques sur la question que pour faire des communications et fournir des
chiffres. «D'ailleurs, a considéré une communicatrice, avocate de profession,
les chiffres qui ne sont pas vérifiables en général, ou de caractère officiel,
ne signifient pas grand-chose».