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Les inspecteurs refusent de remplacer les grévistes

par M. Aziza

  Sollicités par le département de Nouria Benghabrit pour remplacer les enseignants grévistes affiliés au Cnapeste, dans la wilaya de Blida, les inspecteurs de l'éducation ont exprimé leur refus de cette solution, jugée «illogique». Et disent refuser de jouer le rôle du pompier dans de telles situations.

Le Syndicat des inspecteurs de l'Education nationale a clairement signifié, dans un communiqué rendu public, qu'il refuse de prendre parti dans ce conflit où les deux parties opposées s'entêtent, que ce soit du côté du syndicat ou du côté de l'administration, compromettant ainsi la reprise des cours. Au moment, disent-ils, où il fallait faire prévaloir en premier lieu l'intérêt de l'école et des élèves.

Le secrétaire général du syndicat, Rabie Chellabi, que nous avons contacté hier, a affirmé que sa corporation rejette les solutions et la politique de «bricolage». Et refuse la mobilisation des inspecteurs pour des crises parfois «voulues», et où la tutelle a échoué pour les résoudre. Et ce, affirme-t-il, «en raison du manque de professionnalisme, de concertation et de bonne gouvernance des responsables du ministère de l'Education».

Pour le syndicat, les mesures répressives adoptées par le ministère de l'Education portant licenciement des enseignants grévistes, en faisant appel à des remplaçants «sans formation pédagogique» n'est pas du tout la solution adéquate.

Le Syndicat des inspecteurs a également dénoncé l'implication des associations et des organisations nationales ainsi que la mobilisation des élèves et de leurs parents, dans ce conflit. Un procédé qui a été utilisé malheureusement par les deux parties, est-il relevé dans le communiqué. Et qui est loin de régler le problème, selon les inspecteurs. «Au contraire, ce genre de démarche sème la division et élargit davantage l'écart entre l'administration et le syndicat, plutôt les enseignants».

Les inspecteurs affirment privilégier la voie du dialogue, exhortant les deux parties à se mettre autour d'une table afin de trouver des solutions et des réponses aux revendications, ne serait-ce celles qui sont urgentes, afin d'arrêter ce bras de fer qui a trop duré (trois mois).

Le syndicat se dit contre la répression ou l'entrave à l'exercice syndical et appelle au respect du droit à la grève, tout en sauvegardant l'intérêt de l'école et des élèves. Il réclame dans ce sens, l'abandon ou le gel de toutes les mesures visant le licenciement des enseignants et les ponctions sur les salaires. Le Syndicat des inspecteurs appelle aussi les deux parties au dialogue sans condition afin de trouver des solutions aux problèmes en suspens, avec la programmation des heures de rattrapage des cours perdus.