Lorsque nous avons contacté l'entraîneur Chiha
Toufik pour le féliciter de la victoire de son équipe l'USM Aïn-Beïda
contre le leader USMAn alors qu'il venait juste d'entamer
sa mission, nous étions surpris de l'entendre dire qu'il avait quitté l'équipe
des Haractas la veille de ce match et qu'il n'avait
donc pas drivé l'équipe. «J'avais bien tenu à préparer le match. J'ai composé la liste des 18 joueurs, tous des juniors qui jouaient
habituellement remplaçants, je leur ai donné les consignes sur la tactique à
appliquer pour espérer gagner la rencontre et je suis reparti chez moi à Aïn M'lila», a précisé Chiha ajoutant qu'il «était pratiquement impossible de
travailler dans un club en pleine débandade, abandonné de tous, sans moyens
financiers et où la majorité des titulaires sont partis après avoir fait une
grève qui a duré plus d'un mois pour réclamer leurs salaires impayés depuis le
début de la saison». Quand il était arrivé à Aïn-Beïda
la semaine passée, Chiha n'avait trouvé à sa
disposition que quatre joueurs titulaires. Et, jeudi, à la veille de cet
important match de la 18e journée du championnat contre le leader du groupe Est
de la division nationale amateurs, ces cadres ont décidé de rejoindre les rangs
des quatorze titulaires qui observaient la grève. En comptant les nombreux
suspendus et les blessés, il ne restait que les juniors qui occupaient
habituellement le banc des remplaçants. Et c'est avec eux que l'USMAB a joué et
gagné contre l'USM Annaba. «Il faut aussi que je vous dise que je ne voulais
pas m'impliquer avec cette équipe qui ne possède ni responsables officiels, ni
l'argent pour me payer, ni une équipe compétitive pour disputer le championnat,
ni même un stade valable, le terrain se trouvant dans un état lamentable, à tel
point que les équipes visiteuses le craignent plus que l'adversaire lui-même».
Les supporters que nous avons contactés dimanche pour des informations
sur l'après match ont affirmé qu'ils ne sont au courant de rien. «Après le
match, l'équipe s'est dispersée dans la nature, ses responsables supposés
demeurent invisibles. Enfin, la situation est telle qu'on se demande comment
l'USMAB va poursuivre le championnat».