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Constantine - Marché «Ghaza» à la cité Daksi: Des commerçants condamnés à payer 87 millions de loyers

par A. E. A.

19 commerçants au niveau de l'annexe du marché de Daksi Abdessalem, désigné aussi par le marché «Ghaza», qui n'ont pratiquement jamais exercé d'activité commerciale en ce lieu pour son «mauvais emplacement et manque de clients», ont été poursuivis en justice par la wilaya et condamnés à payer pas moins de 12 années de loyer, disent-ils.

En effet, dira l'un d'eux, «nous avons été condamnés par le tribunal à régler à la wilaya plus de 87 millions de centimes de loyer chacun». Selon leur représentant, Nabil, «nous faisons partie des anciens marchands informels qui activaient au niveau de la rue du 19 Juin, ex-rue de France, au centre-ville, et avons été transférés au marché de Daksi en 2006. Nous venons d'être condamnés par le tribunal à régler à la wilaya la somme de plus de 87 millions de centimes pour tous les mois de loyer non payés». Et d'expliquer «nous avons rejoint le marché de Daksi avec près de 67 autres commerçants, que nous avons trouvés sur place. La différence de statut entre nous et eux consiste en le fait que, eux, ils sont de simples bénéficiaires de locaux, alors que nous, nous avons signé des contrats de deux ans renouvelables. Il est vrai que personne d'entre nous, signataires de contrats, ne s'est jamais acquitté du loyer à la wilaya, mais c'est pour des raisons objectives».

Et d'expliquer «nous avons trouvé les locaux sans eau, ni électricité, ni accès, etc., nous avons essayé d'aménager mais c'était de la pure perte, car l'essentiel pour l'activité commerciale n'existait pas, à savoir la clientèle. En effet l'emplacement du marché était si mauvais et décentré, par rapport aux courants du commerce, que les clients ne s'y aventuraient guère et ne le visitaient quasiment pas». Et de noter, «étant dans l'impossibilité de payer, nous sommes allés voir le directeur de l'administration locale (DAL) pour lui parler de notre situation et lui soumettre nos propositions qui consistent en des facilités à nous faire pour le règlement des loyers des deux années de contrats demeurés impayés. Mais pour le reste nous déclarons d'ores et déjà notre incapacité à pouvoir nous en acquitter. Le DAL et après avoir écouté notre plaidoirie, nous a avoué que tout ce qu'il peut faire c'est qu'il faut au moins payé les 35% de la somme due, et que pour le reste il faut voir avec le wali, seul lui peut décider en la matière. Nous comptons lui demander une audience dans l'espoir de trouver une oreille attentive à notre détresse», soutiennent les concernés.