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Constantine - Unités de voisinage n° 17, 18, 19 et 20, à Ali-Mendjeli: Du temps pour «donner vie» à ces nouveaux quartiers

par Abdelkrim Zerzouri

«On survit comme on peut», nous dira un habitant de l'unité de voisinage 19 à la nouvelle ville Ali-Mendjeli. Installés dans leurs nouveaux quartiers ces derniers mois, les habitants des UV 17, 18, 19 et 20, en des aléas propres aux nouveaux quartiers, quartiers dortoirs dans le plein sens du mot, puisque la vie dans ces sites dépourvus de tout est très limitée, vivent presque dans l'isolement total. L'éclairage public est défaillant dans plusieurs îlots de bâtiments, les commerces sont rares, poussant certains propriétaires de camions frigorifiques à transformer leurs véhicules en épiceries, alors que le déplacement de et vers ces unités de voisinage est un véritable calvaire. «Sans ligne directe vers Constantine, ou toute autre destination, nous sommes contraints de faire des correspondances entre deux trajets, de l'UV 19 jusqu'au centre de Ali-Mendjeli, et de là vers Constantine, chose qui coûte chaque jour jusqu'à 280 dinars, pour chaque membre de la famille qui se trouve dans l'obligation de rejoindre Constantine, et il y en a au moins deux dans chaque famille, une véritable saignée des portefeuilles des ménages qui ne trouvent plus leurs comptes entre les dépenses de transport, la nourriture et autres frais d'électricité et de loyer», se lamentent les habitants de ces nouvelles unités de voisinage. D'autres se plaignent de l'absence d'établissements scolaires, poussant les enfants à rejoindre des écoles situées très loin de leurs domiciles, avec tous les risques que cela comporte. «Récemment, un enfant a été agressé par des voyous qui lui ont volé jusqu'à sa veste et ses chaussures», affirme un habitant de l'UV 20. Il s'agit de quartiers entourés de chantiers d'autres programmes de logements encore en voie de réalisation, donnant un décor pas très résidentiel aux lieux. Qu'est-ce que vous voulez, notre priorité urgente c'était d'avoir un logement, et nous sommes satisfaits sur ce plan, malgré tous les problèmes que nous rencontrons», avoue-t-on. Il faut encore du temps pour «donner vie» à ces nouveaux quartiers, reconnaît-on, mais il y a certains aspects qu'on peut, qu'on doit, régler rapidement, à l'enseigne du transport et des établissements scolaires. D'autres ajoutent qu'il leur manque également des mosquées. «Nous sommes obligés de nous déplacer par véhicule pour rejoindre la plus proche des mosquées», ajoutent nos interlocuteurs. Dans l'ensemble, ces nouvelles unités de voisinage ressemblent à un amas de construction en voie de constitution en quartiers. Un passage obligé pour atteindre une certaine harmonie propre aux quartiers résidentiels, d'ailleurs toutes les autres anciennes U.V sont passées par ce stade avant de retrouver leur équilibre social.