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Treize opérations inscrites sur fonds de wilaya: 91 milliards pour la mise à niveau du réseau routier

par H. S.

Le budget de wilaya 2018 a consacré une enveloppe de 912 millions de DA pour la réhabilitation et la réadaptation des routes. Une enveloppe qui s'ajoute au montant 2 fois plus important (1,87 milliards de DA) alloué à ce même chapitre au titre du BS 2017. Il est question en gros de la mise à niveau d'une partie du réseau, l'installation de dispositifs de sécurité et des aménagements. Est-ce suffisant ?

«C'est une manne supplémentaire insuffisante mais précieuse quand même, pour l'achèvement des projets de mise à niveau, de requalification et de réhabilitation du réseau routier CW et CC de la wilaya. Cependant, on aura beau injecter de l'argent dans le développement et la mise à jour du circuit routier local, cela reste, non suffisant, voire même inutile, si le maillon entretien ne suit pas. La maintenance routière n'est pas du consommable mais un mécanisme en soit. A quoi sert la réalisation d'une infrastructure routière, quel qu'en soit le gabarit, si elle n'est pas, régulièrement, entretenue. Une route neuve aujourd'hui, c'est une route vieille demain. La route vieillit plus vite qu'on ne le pense. Sa durée de vie et sa rentabilité dépendent du degré de soins qu'on lui accorde », estime un membre de la commission de transport de l'APW d'Oran. C'était d'ailleurs, on s'en souvient, le « nouveau » chef de l'exécutif de wilaya, lui-même, qui avait fait le constat du manque d'entretien d'une partie -qu'il avait eu à emprunter sans doute- du circuit routier desservant la wilaya et, par extrapolation, tout le maillage routier et autoroutier local. Et c'était à l'occasion d'un conseil exécutif et dans la foulée de l'examen du point relatif à l'entretien de l'environnement, aspect inscrit comme « priorité des priorités » sur son plan d'action et dont il veut faire un « dispositif pérenne et non une action ponctuelle et conjoncturelle », que le gouverneur de la ville avait évoqué le thème de la maintenance routière.

L'entretien ne suit toujours pas

En attendant d'en savoir plus et d'y voir plus clair, notamment en ce qui concerne l'aspect organisationnel et le mode de travail intersectoriel -si tant est qu'il existe- le wali avait jugé, à première vue, « disproportionnés » le matériel et l'effectif de la main-d'œuvre dont dispose la DTP, tels qu'énuméré en tout cas par un chef de service en l'absence de la directrice du secteur, dont dispose l'ex « Ponts et Chaussées » pour les besoins d'entretien routier. Il faut rappeler que la DTP s'est dotée, en 2015-2016, de 12 unités de surveillance et d'intervention routière (USIR), et devait porter cette flotte à 20 à la fin-2017, pour couvrir un réseau routier de 1.100 km, consistant, en 20 km d'autoroute, 580 km de routes nationales (RN), 580 km de chemins de wilaya (CW) et 275 km de chemins communaux (CC). Ces unités devaient être réparties sur les 4 subdivisions de la wilaya, à savoir : Oran (188 km), Arzew (315 km), Es-Sénia (300 km) et Aïn El Türck (300 km), sachant que chaque USIR est équipée d'un camion de 2,5 tonnes, un pick-up, un outillage, des fournitures de voirie, des accessoires de sécurité routière et de signalisation temporaire.

Des USIR dépassées par l'ampleur du plan de charge

Au vu de l'état physique du réseau routier local, notamment les chemins intercommunaux, le moins qu'on puisse dire, c'est que l'impact du dispositif USIR est limité. D'aucuns estiment en fait que le plan de charges dépasse, et de loin, les moyens d'intervention effectifs mis à l'œuvre. Et quand on y ajoute le manque, voire l'absence, de coordination intersectorielle, notamment « collectivités locales-secteurs intervenants », le résultat ne peut être que pire. Il est à préciser que les 912 millions de DA, prélevés du BP 2018 (d'un montant global de 5,77 milliards de DA) pour le chapitre « routes de wilaya », consiste en 13 opérations. Ainsi, une enveloppe de 30 millions de DA est consacrée à l'acquisition de panneaux de signalisation, une enveloppe de 40 millions de DA pour l'étude et la réalisation de passerelles sur le CW-75, une enveloppe de 200 millions de DA pour les travaux de revêtement et d'aménagement des routes du groupement urbain d'Oran. Un montant de 200 millions de DA est par ailleurs réservé à la réalisation d'un brise-lames à Aïn El-Turck, un montant de 60 millions de DA pour le parachèvement des travaux sur la route menant à l'aéroport Ahmed Ben Bella, un montant de 10 millions de DA pour la mise en place de barrières en béton à travers le groupement d'Oran, un montant équivalent pour le renforcement de l'éclairage, un montant de 60 millions de DA pour l'aménagement d'espaces verts à travers le réseau routier desservant le groupement d'Oran, un montant de 100 millions de DA pour l'éclairage architectural pour les ouvrages d'art. Il est question également d'une enveloppe budgétaire de 50 millions de DA pour la réalisation d'une glissière en béton adhérent (GBA) et d'une autre en métal, d'une enveloppe de 34 millions de DA pour la réalisation d'un tronçon routier de 2 km reliant le CW-05 et le périmètre de sécurité de la caserne militaire de Sidi Ghalem, commune de Tafraoui, d'une enveloppe de 12 millions de DA, pour l'étude et le suivi des travaux de réfection du CC-08, reliant Les Planteurs au plateau de Sidi Abdelkader et, enfin, d'une enveloppe de 16 millions de DA consacrée à l'étude et au suivi des travaux de traitement du glissement survenu sur le CW-05.