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Levée des subventions: Les explications du ministre du Commerce

par Moncef Wafi

Après la levée des subventions sur les carburants, d'autres produits seront touchés par cette mesure restrictive, a annoncé en substance le ministre du Commerce, ce jeudi, à partir d'Oran. «Il y a déjà eu une levée des subventions ayant touché les carburants, mais le reste se fera de manière graduelle», précisera Mohamed Benmeradi lors d'un point de presse tenu en marge de sa visite dans la capitale de l'Ouest.

Le ministre qui avait déjà évoqué cette question, la semaine dernière, devant la Commission parlementaire chargée des affaires économiques, du développement, de l'industrie, du commerce et de la planification de l'APN, a indiqué que la levée du système des subventions prendra en compte le résultats des tests qui seront effectués par région, par catégorie des ménages, par produit et en fonction des revenus des consommateurs.

Mardi dernier, et devant les parlementaires, il avait déclaré qu'un groupe de travail, installé au niveau du Premier ministère, s'attèle à cette tâche et ne devrait pas achever ses travaux avant fin de 2018. Dans ce cadre, il a signalé jeudi qu'il s'agit d'un travail de longue haleine qui a démarré il y a déjà une année au niveau du ministère des Finances et tous les départements concernés.

D'Oran, le ministre du Commerce tiendra à rassurer en affirmant que les produits de large consommation ne seront pas touchés par cette mesure. Mohamed Benmeradi avait expliqué, devant l'APN, que le gouvernement veut passer à un système de subventions ciblées, qui va directement aux couches concernées. Rappelons que cette question avait suscité l'appréhension des Algériens malgré les assurances du chef de l'Etat et de ses Premiers ministres successifs. Ainsi, et alors qu'il était à la tête du gouvernement, Tebboune déclarait qu'un consensus national autour d'une nouvelle politique sociale devra être trouvé en annonçant le lancement d'une large consultation «pour redresser l'effort social de l'Etat». Acteurs politiques, sociaux et syndicaux étaient censés être invités pour discuter du dossier et mettre fin ainsi à la politique des subventions traditionnelles qui consistent à supporter les produits de base, l'éducation et l'accès à l'eau et l'énergie, la santé, le logement, les retraites et enfin l'accompagnement des faibles revenus, des démunis et des handicapés. La fin des subventions étant proche, l'idée officielle était de trouver un palliatif qui sauvegarde un tant soit peu le niveau de vie des Algériens. Du moins pour les plus défavorisés. Si la démarche répond aux injonctions du FMI et du patronat, Haddad, à la tête du FCE, expliquant que «l'État ne peut plus subventionner comme il faisait à l'époque où le pétrole était à 100 dollars», il n'en demeure pas moins que l'Etat va encore repousser les limites de patience des citoyens déjà largement entamées par les dernières lois de finances. Bouteflika avait tenu à rassurer les Algériens sur cette fameuse ligne rouge à ne pas dépasser, à propos de la préservation du pouvoir d'achat des citoyens, et Sellal, alors Premier ministre, de rappeler que plus de 1.630 milliards de dinars de transferts sociaux, soient 23,7% du budget de l'Etat, ont été inscrits dans la comptabilité de 2017. Par ailleurs, et concernant la protection des consommateurs, le ministre a parlé de projets de lois qui «se trouvent actuellement au niveau de l'APN» et qui «visent la mise en place des standards et la conformité des produits qui concernent au plus haut point les consommateurs». Quant à la question de la sous-traitance qui concerne et l'industrie automobile et toutes les autres industries, Benmeradi a souligné que ce dossier nécessite du temps et du travail puisqu'«il faut au préalable créer un véritable tissu de sous-traitance». Pour ce qui est des problèmes d'approvisionnement en matières premières pour certaines industries, après l'interdiction d'importation de 890 produits, le ministre a indiqué que «de nombreuses matières premières sont déjà produites dans le pays, mais ne sont pas connues en raison d'un manque d'information et de publicité autour de ces produits». Et pour pallier à cette situation, il a également expliqué qu'une cellule de suivi a été créée par son département, en coordination avec les ministères de l'Industrie et de l'Agriculture, qui se réunit deux fois par semaine, pour mettre en relation et en contact les différents producteurs.