L'opération d'éradication des étals
du marché de l'informel sera-t-elle cette fois-ci la bonne ? De toute manière,
les moyens humains et matériels mobilisés sont apparents. Les forces de police
interviennent pour éradiquer toutes les traces des activités commerciales
illicites, qui, faut-il le rappeler, restent jusqu'ici une plaie béante,
défigurant le visage de la cité. D'après les services de police, les espaces
occupés par l'informel constituent des foyers propices et l'un des facteurs
agissant dans la propagation de la criminalité urbaine. De ce fait,
l'extirpation progressive de ce phénomène des marchés de l'informel devient une
nécessité, dans le plan d'action des services de sécurité, un objectif entrant
dans la perspective de l'amélioration de la couverture sécuritaire.
L'opération «coup-de-poing» a
été précédée par un travail d'information préalable à l'égard des revendeurs
concernés, puis suivie de l'entrée en action des moyens pour mettre un terme à
ces activités, dénaturant et altérant le paysage urbain, déjà enlaidi par une
autre plaie, celle des ordures. La question est de savoir quels seront l'impact
de ladite opération d'assainissement, sa durée et ses résultats, quand on voit
que les services de l'APC et ceux de la direction du commerce, eux aussi partie
prenante, s'associer à l'opération menée tambour battant ? Des surfaces pour
l'exercice des activités commerciales réglementaires avaient été réalisées, les
marchés dits de proximité, sans que cela ne soit d'aucune utilité, puisque ces
espaces demeurent quasiment à l'abandon, justement construits pour caser les
nombreux commerçants des rues, de même pour ce qui est des locaux du programme
du président de la République, réduits à de simples dépotoirs. Au risque de se
répéter, les habitants de la ville apprécient le travail accompli, afin
d'assainir les ruelles et places publiques, tout en s'interrogeant sur la
finalité d'une telle opération. Un exemple édifiant : un citoyen résidant au
centre-ville nous raconta qu'il a dû transporter un malade dans ses bras
jusqu'à un véhicule d'évacuation, stationné plus loin et ce, suite à l'exiguïté
de la ruelle déjà squattée par les étals de l'informel !!!