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Efficacité, moyens: Police algérienne : peut mieux faire

par M. Aziza

Bien que la police algérienne soit bien classée en matière d'efficacité et de moyens, selon Ronald Kenneth Noble, ancien secrétaire général de l'Organisation internationale de police criminelle (Interpol), il lui reste beaucoup de chemin à parcourir pour atteindre « la zone verte » de maîtrise et d'efficacité, en matière de lutte contre les crimes émergents.

C'est d'ailleurs l'avis du professeur Ahsan Moubarak Taleb de l'Académie Nayef des Sciences de la Sureté de Ryadh, qui a animé hier, un débat sur les moyens de lutte contre le nouveau genre de criminalité, au Forum de la DGSN, à l'Ecole de police ?Ali Tounsi', à Alger. L'invité du Forum de la DGSN a précisé que la police algérienne est classée à la 58ème place à l'échelle mondiale, sur les 127 pays répertoriés, selon le ?World internal Security and police index', notamment en matière d'efficacité et de qualification. Il explique en tant qu'expert, que l'Algérie est classée au milieu, dans la zone dite « jaune » en espérant voir la police algérienne au premier rang en matière d'efficacité et qualification, c'est-à-dire, dans la zone dite « verte » au même titre que certains pays du Golfe.

Le professeur a plaidé, dans ce sens, pour la création d'un Centre de recherche en criminalité, propre à la police algérienne, vu les changements rapides que connaît le monde en matière de technologie, aujourd'hui. «On était à un niveau de changement technologique, chaque 13 ans, aujourd'hui on fait face à un changement technologique, tous les 5 ans », a-t-il souligné. Moubarek Taleb a précisé que « nous devons avoir notre Centre de recherche pour lutter contre les crimes émergents avec des méthodes issues de nos spécificités en évitant de calquer des méthodes de lutte françaises ou suédoises». Le professeur soutient l'idée que le policier ne doit pas être formé par un policier, mais par des entités scientifiques, de haut niveau, par des chercheurs et des scientifiques. Il dira, aussi, que le policier doit subir des formations continues, exactement, comme les médecins vu les changements et le développement scientifiques et technologiques. Autrement dit, il faut aller vers davantage de professionnalisation de la police algérienne.

Pour le professeur, il ne faut plus miser sur la présence policière accrue et visible ou sur la multiplication des barrages sécuritaires, ou patrouilles inopinées des services de sécurité « mais il faut, surtout, former davantage nos policiers et les services de sécurité sur les moyens de lutte efficaces contre les 7 crimes émergeants redoutables, à leur tête la cybercriminalité, qui prend de l'ampleur». Il prédit que dans dix ans, la police efficace mettra sur quatre policiers, deux qui travailleront de l'intérieur avec les moyens technologiques. Il explique qu'aujourd'hui, il est très facile de commettre un crime à partir de chez soi, ou près du barrage de la police?. « Le plus judicieux est d'avoir l'information en temps réel pour intervenir et mettre hors d'état de nuire les criminels, au lieu de perdre son temps et sa force dans des mesures de vérifications routinières, et d'autres actions classiques».

L'intervenant surprend l'assistance, en lançant dans la foulée de ses idées, que des drones sont utilisés par des criminels dans des affaires de vols et de criminalité et des drones sont également utilisés par des services de sécurité pour analyser et documenter des scènes de crimes et qu'on ne doit plus être figés dans des procédés et des méthodes classiques pour qu'on ne soit pas dépassé par les criminels en matière de savoir.

Il insiste sur la formation scientifique des policiers, notamment, en matière de technologie, étant donné, dit-t-il, que les terroristes et les auteurs de crimes organisés utilisent à hauteur de 75 % les moyens technologiques les plus performants. Et ils opèrent sans frontières, prévient-il, ce qui rend la tâche des services sécurité très compliquée.