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Tlemcen - Loi de finances 2018 : des opérateurs économiques irrités

par Khaled Boumediene

«Nous aurions souhaité que notre gouvernement et députés engagent de vraies réformes pour faire face à la crise actuelle que traverse notre pays, afin d'une part assurer notre sécurité alimentaire, et d'autre part assurer le décollage économique de notre pays. Hélas aujourd'hui, nous constatons que cette loi de finances 2018 est à l'image de la loi de finances 2009 qui nous interdisait d'importer des équipements d'occasion au moment où toute l'Europe traversait une crise économique importante et sans précédent. Nous avons visité de nombreuses usines neuves en Europe, qui ont été transférées en Russie, Egypte, Tunisie et au Maroc, maintenant, il ne nous reste que les larmes pour pleurer notre perte de temps. Aujourd'hui, je peux confirmer une chose, c'est que de nombreuses usines et activités professionnelles mettront la clé sous le paillasson durant 2018 à cause de cette loi de finances beaucoup plus répressive que préventive. Quel soutien apporte-t-on aux petites et moyennes entreprises ?». Ces propos lourds de sens tenus par Abdelhak Boublenza, président de la chambre de commerce et d'industrie «CCI-La Tafna», lors de la journée d'information sur les dispositions de la loi de finances 2018, organisée mercredi dernier au siège de l'APW de Tlemcen, expriment l'amertume et l'inquiétude des opérateurs économiques de la wilaya qui ont ainsi déploré l'article 6 de cette loi qui selon leur représentant, M. Boublenza, «impose aux exportateurs le paiement de la TVA, des droits de douane dans les transports terrestres, aériens, maritimes ainsi que des agios bancaires, etc., alors que ces mesures de TVA et droits de douane ne le sont pas aux usines de production et de montage des voitures. Si l'on estime à 1,5 milliard de dollars d'importation de voitures en kit, cela ferait un manque à gagner de 70 milliards de DA au Trésor public sans oublier que les prix des véhicules en 2017 ont été multipliés presque par deux. Est-ce normal ?». De même l'article 63 relatif à la taxe sur les activités polluantes (TAP) et l'article 12 relatif aux documents exigés par l'administration des impôts pour les activités professionnelles.

En réponse aux préoccupations des opérateurs économiques de Tlemcen, les deux cadres de la direction générale des impôts, MM. Chebila Samir et Benali Brahim, ont affirmé pour leur part que la loi de finances 2018 prévoit une série de mesures législatives et fiscales allant dans le sens de la consolidation de l'investissement productif et du renflouement des recettes budgétaires tout en maintenant le dispositif de la solidarité nationale et les acquis sociaux du citoyen. Expliquant les trois grandes lignes de cette loi, les deux cadres ont souligné que «la perception des impôts directs et taxes assimilées, des impôts directs des contributions diverses, ainsi que tous autres revenus et produits au profit de l'Etat, continuera à être opérée pendant l'année 2018, conformément aux lois et textes d'application en vigueur. De même, les divers droits, produits et revenus affectés aux comptes spéciaux du Trésor, aux collectivités territoriales, aux établissements publics et organismes dûment habilités, continueront à être perçus en 2018. Cette loi contribue à la préservation des équilibres économiques, la maîtrise des dépenses publiques et l'allègement de l'impact du recul des prix du pétrole sur l'économie nationale, tout en préservant l'aide sociale et le pouvoir d'achat du citoyen de manière à éviter de nouveaux impôts et taxes aux citoyens».

A noter que lors de son allocution d'ouverture, le wali de Tlemcen, Benyaiche Ali, a exhorté les responsables de la wilaya, les présidents d'APC et les responsables des recettes communales à mieux connaître les dispositions de cette loi qui vise la maîtrise des dépenses publiques et une utilisation rigoureuse et efficace des revenus et dépenses de l'Etat, outre la promotion de l'investissement et la préservation de l'aide sociale envers les catégories nécessiteuses.