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Football - Des entraîneurs toujours contestés: Une instabilité chronique qui nuit au football algérien

par M. Zeggai

L'éclaircie du football algérien n'est pas pour demain si l'on tient compte de ce qui se trame ici et là. Si ailleurs le football est une science exacte avec un travail méthodique suivant certains critères, chez nous, c'est la rue qui dicte sa loi et impose ses règles. C'est le mal le plus profond qui ronge le football national. Confronté à une véritable crise de gestion, en plus de l'absence d'un véritable projet sportif, d'une politique pouvant assurer un équilibre financier, d'infrastructures sportives, notre sport-roi est bien parti pour ne plus s'en sortir en raison de l'anarchie et l'instabilité persistante à tous les niveaux, notamment avec cette valse d'entraîneurs qui a atteint son paroxysme. On vient d'apprendre que le désormais ex-coach du MC Saïda, Mohamed Benchouia, a fini par céder à la pression de la rue qui a exigé son départ. Le technicien de Chlef est devenu le quatorzième entraîneur de la Ligue 2 à remettre le tablier et le trente et unième des deux ligues professionnelles confondues. Ainsi donc, les dirigeants du MCS ont fini par céder. A Relizane, c'est encore pire. L'entraîneur Lakhdar Adjali a failli être agressé par de pseudo supporters du Rapid. Comme si Adjali est le responsable de la situation qui prévaut au sein du RCR. A Béchar, le torchon brûle entre le coach Bouali Fouad et ses dirigeants. De nombreux observateurs estiment que le prochain match de coupe contre l'ES Sétif risque d'être le dernier du technicien tlemcénien. Pourtant, ce dernier a affirmé qu'il est toujours le responsable technique de la JS Saoura. De l'autre côté et selon nos sources, il semblerait que Mohamed Zerrouati, le grand décideur du club et ses proches collaborateurs ne semblent pas satisfaits par le rendement de l'équipe qui est tout de même en deuxième position derrière le leader, le CS Constantine. En tout cas, tout reste possible dans les prochains jours à la JS Saoura, et il n'est pas écarté de voir quelques changements s'opérer au niveau de la barre technique.

En réalité, le développement du football algérien est l'affaire de tout le monde et nécessite une prise de conscience de toutes les parties concernées. Un changement de mentalité s'impose, c'est l'une des grandes priorités si l'on veut réellement que notre football sorte de l'ornière. La responsabilité des dirigeants à tous les niveaux est pleinement engagée. C'est difficile dans la mesure où l'argent a conquis l'esprit des gens, alors que l'intérêt personnel a pris le dessus sur celui des clubs. C'est le cas de la situation de notre sport-roi où personne ne se soucie de son développement. Et quand c'est la rue qui gère les clubs, il faut s'attendre à tout et pas seulement à l'instabilité des entraîneurs qui freine l'évolution.