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Droit d'asile en France: Plus de 2.400 Algériens ont déposé leurs dossiers en 2017

par Moncef Wafi

  2.456 Algériens ont demandé asile, en France, en 2017, selon les dernières statistiques sur le droit d'asile, publiées par l'AFP. Un contingent qui a enregistré une hausse de 24% par rapport à 2016 où le nombre de demandeurs de l'asile était de 2000. Selon Pascal Brice, le directeur général de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), la France a enregistré 100.412 demandes d'asile en 2017 (+17%), établissant, ainsi, un niveau «historique», avec une forte hausse des demandeurs albanais et d'Afrique de l'Ouest. Le «taux d'accord», quant à lui, est passé de 38% en 2016 à 36% l'an dernier, dont 27% accordés par l'Ofpra (soit près de 43.000 personnes), le reste provenant des recours devant la cour d'appel (CNDA). Un léger fléchissement expliqué par la hausse de demandes relevant de faibles taux de protection comme l'Albanie (6,5%5) et Haïti (2,8%), tandis que les taux de protection pour certains pays restent élevés comme pour la Syrie (95,2%), l'Afghanistan (83,1%) et le Soudan (59,6%).

Les Algériens restent toujours parmi le top 10 des demandeurs d'asile en France, dominé par l'Albanie, pourtant sur la liste des «pays d'origine sûre», avec 7.630 demandes (hors mineurs accompagnants), soit une hausse de 66%. L'Ofpra, pourtant, n'a accordé sa protection qu'à 6,5% des dossiers traités. Deuxième pays d'origine, l'Afghanistan a représenté 5.987 demandes (+6%) puis les ressortissants d'Haïti (stable à 4.934), les Soudanais (-24% à 4.486), et les Guinéens qui ont été 3.780 à solliciter l'asile (+62%).

L'année dernière aura été, également, marquée par la forte progression des ressortissants de pays d'Afrique de l'Ouest, notamment des Ivoiriens dont le nombre a plus que doublé (3.243) et les ressortissants de la République démocratique du Congo (+15% à 2.941).

En 2013, ils étaient 1.477 Algériens à avoir demandé l'asile, alors qu'une année plus tôt, ce sont 1.162 dossiers algériens déposés, indiquait le rapport du Comité d'évaluation et de contrôle des politiques publiques, de l'Assemblée française, relatif à «l'évaluation de la politique d'accueil des demandeurs d'asile». Cette augmentation, dans le nombre des demandeurs d'asile, trouve sa raison dans le tour de vis donné par les Allemands concernant leur politique d'immigration et de droit d'asile, particulièrement, à l'adresse des sans-papiers maghrébins. Le directeur de l'Ofpra déclarait au ?Figaro' qu'«on assiste à une reprise de la demande d'asile et à un recentrage sur les pays en fort besoin de protection», s'attendant à «une poursuite maîtrisée de la hausse de la demande en France».

Une prédiction vérifiée par des chiffres qui cachent, selon le Figaro, une «pratique administrative» de plus en plus répandue. «25% des demandeurs d'asile qui se présentent en préfecture sont, aujourd'hui, orientés vers la procédure de renvoi dans le pays du premier accueil, dite procédure Dublin ; le pourcentage a même tendance à augmenter ces derniers mois», confiait un haut fonctionnaire au quotidien hexagonal. Ainsi, le candidat concerné ne passe pas par la case Ofpra ; il est directement orienté vers une autre voie qui devrait, en principe, le conduire, à terme, vers une expulsion dans le pays de premier accueil où sa demande est censée être traitée.

En effet, la première étape de la procédure se fait dans les préfectures, qui examinent si les personnes relèvent d'un autre pays européen pour leur demande, au titre du règlement ?Dublin'.