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Constantine - Disparition subite des migrants subsahariens

par A. Zerzouri

Les migrants subsahariens ont disparu, comme par enchantement, des places publiques, des trottoirs bordant les routes qui enregistrent une grande densité de trafic automobile, de devant les portes des mosquées, enfin de tous les endroits propices à la pratique de la mendicité. On ne les voit plus, non plus, dans les transports publics qu'ils ont l'habitude d'emprunter le matin pour rejoindre les centres urbains et en fin d'après-midi pour regagner leurs gîtes. Se peut-il qu'on ait organisé discrètement, ces derniers jours, une opération de rapatriement de ces migrants clandestins ? La question a été posée aux responsables de la direction de l'Action Sociale, qui participent activement dans ce genre d'opérations, mais on nous a avoué que cette disparition subite des migrants subsahariens a été également remarquée par leurs services, mais on affirme qu'aucune opération de rapatriement n'a été enclenchée ces derniers mois.

Cependant, on pense que les migrants subsahariens se sont déplacés vers des régions plus chaudes au sud du pays ou sur vers les villes côtières, la seule issue qui se présente à eux pour échapper au froid qui sévit dans les régions du nord, insupportable par les petits notamment. Ils vivaient dans la nature, dans des tentes installées sous les ponts, dormaient à la belle étoile pour certains d'entre eux, soit dans des conditions impossibles à supporter par ces nuits glaciales. Il ne leur restait qu'à fuir vers des lieux où la température est plus clémente, estiment nos interlocuteurs. Les migrants subsahariens vont revenir dès que le climat sera plus doux, assure-t-on. Des explications plausibles, somme toute. En tout cas, lors des tournées dans le cadre de l'opération «un hiver au chaud», où plus de 400 personnes démunies et autres SDF ont été secourues ces derniers jours par les services de la DAS et des associations en activité dans les domaines social et humanitaire, il n'y a pratiquement aucun cas de migrant subsaharien parmi les personnes prises en charge dans ce cadre. Chose qui confirme la disparition quasi totale des migrants subsahariens. Peut-être aussi que ces derniers appréhendent un peu ces opérations qui les mettront inévitablement en contact avec les autorités, les exposant au recensement et à l'identification, alors qu'ils privilégient, eux, de vivre dans la clandestinité.