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IRB Maghnia: Le club pris en otage

par Chergui Abdelghani

Le club de la ville frontalière est confronté de manière sérieuse aux difficultés financières. En effet, l'IRBM traverse depuis l'entame du championnat une période de vaches maigres et, au fil des jours, la situation ne fait qu'empirer de plus en plus. La direction du club doit trouver au plus vite une solution à ce gros problème financier qui risque de perdurer tant que le compte du club demeure bloqué. La direction, qui avait promis aux joueurs qu'ils percevront bientôt leur argent, se trouve dans une situation des plus embarrassante. En effet, les dirigeants ne savent plus comment convaincre les joueurs de patienter.

Le hic, c'est que tout l'argent qui sera débloqué par les pouvoirs publics ira aux créanciers qui se bousculent au portillon. C'est pourquoi ils se retrouvent à court d'arguments à même de leur permettre de rassurer les joueurs quant à leurs dus. Au vu de la situation catastrophique que vit le club sur le plan financier, tout porte à croire que l'IRBM est en train de revivre un remake de la saison 2015 - 2016 où il a été relégué en division inter-régions à cause d'une gestion anarchique. Cette saison, le club maghnaoui se retrouve dans la zone rouge, où il patauge après une série de défaites. Cette fois- ci, c'est le SCMO qui est reparti chez lui avec les trois points du match aux dépens de l'Ittihad. Dans le camp des supporters, c'est l'inquiétude du fait que le club vit une situation difficile, comme en témoigne sa position au classement. L'équipe ne compte jusque-là que 14 points, soit 2 victoires, 8 nuls et 4 défaites, la ligne d'attaque a inscrit 14 buts alors que la défense en a encaissé 20.

Depuis l'entame du championnat, les coéquipiers d'Abdelkader Bouzar enchaînent les contre-performances, notamment à domicile, en éprouvant des difficultés à chaque fois pour dicter leur loi, même face à des clubs du bas du tableau. A ce rythme, l'équipe se dirige vers le purgatoire au moment où les pouvoirs publics assistent en observateurs, alors que même la légitimité du bureau actuel est remise en cause. Ajoutez à cela le blocage du compte par des créanciers qui réclament plus de deux milliards de centimes de dettes. Cette crise financière n'est pas faite pour arranger les choses, car les joueurs ne cessent de réclamer leur dû relatif à quatre primes de matches ainsi que la prime de signature.

Les dirigeants actuels disent qu'ils ne peuvent pas injecter de l'argent tant qu'ils n'ont pas obtenu l'agrément. « Le problème d'argent démotive les joueurs. Les dirigeants veulent faire fonctionner l'équipe sans argent ou avec celui des subventions seulement. Alors que l'on est à la quatorzième journée du championnat, les joueurs n'ont perçu aucun centime, pas de salaires, pas de primes de matches, rien du tout. Comment voulez-vous qu'un joueur dont le football est le gagne-pain puisse être motivé alors que ses poches sont vides ? Tous les fans sont conscients que l'équipe est d'un niveau moyen certes, mais qui a des qualités à faire valoir pour peu qu'elle soit mise dans de bonnes conditions, notamment sur le plan financier. Donc, les dirigeants du club doivent prendre leurs responsabilités et ne pas attendre uniquement l'argent des contribuables. Autrement, c'est la relégation qui attend le club et ils en seront totalement responsables. S'ils ne peuvent pas assumer leurs responsabilités, ils n'ont qu'à démissionner avant qu'il ne soit trop tard », dira un groupe de supporters très inquiets pour l'avenir de leur club favori.

Et, comme un malheur n'arrive jamais seul, les joueurs et les entraîneurs des catégories de jeunes ne s'entraînent plus depuis une semaine sur ordre de leurs entraîneurs qui réclament leur dû relatif à plusieurs mois de salaires.

En somme, une thérapie de choc s'impose pour permettre à l'équipe de s'extirper de cette spirale négative car, actuellement, le club est pris en otage tant que les pouvoirs publics ne reconnaissent pas la légitimité de l'actuel bureau.