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Grève du CNAPESTE à Tizi Ouzou: La tension monte d'un cran

par Naït Ali H.

  La sortie médiatique du wali de Tizi Ouzou, Mohamed Bouderbali, et la mesure de ponction sur salaire des grévistes prise par le ministère de l'Education nationale risquent d'aggraver davantage le conflit opposant le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (CNAPESTE) à la direction de l'Education autour de l'affaire de l'agression d'une enseignante.

Pour le premier magistrat de la wilaya de Tizi Ouzou, la grève du CNAPESTE n'a pas lieu d'être car elle est fondée sur «des raisons fallacieuses».

Mohamed Bouderbali, qui s'exprimait dimanche dernier devant la presse sur cette affaire après un long silence, n'a pas été tendre à l'adresse des enseignants grévistes qu'ils qualifient de «jusqu'au-boutistes» et d'être opposés à tout dialogue que ses services auraient entrepris à maintes reprises.

Pour lui, quel que soit le problème, les enseignants n'ont aucun droit de prendre en otages des élèves quand, de surcroît, le motif invoqué ne tient pas la route. Même si le wali de Tizi Ouzou a saisi l'occasion pour lancer appel à la raison en invitant le CNAPESTE à mettre fin à leur grève mais sans manquer de brandir la menace de prendre des mesures nécessaires de concert avec le ministère de l'Education à l'encontre des grévistes.

Autre élément nouveau dans ce bras de fer entre le CNAPESTE et la direction de l'Education nationale de la wilaya, c'est l'annonce d'une retenue de la totalité du salaire du mois de décembre pour les grévistes sur ordre du ministère de tutelle. Une mesure qui a fait réagir les animateurs du même syndicat qui accusent la ministre de violation de la réglementation relative à la retenue sur salaire.

En somme, la prise d'otage d'élèves qui dure depuis plus d'un mois après l'agression d'une enseignante suivie de la revendication du départ de deux cadres à la direction de l'Education risque de se prolonger même au-delà du 7 janvier prochain, date de reprise des cours du deuxième trimestre. Le seul espoir, selon des parents d'élèves, qui ne cessent de réclamer que les deux parties s'attablent pour mettre fin à leur bras de fer, reste les conclusions de la commission ministérielle dépêchée par Mme Nouria Benghabrit la semaine écoulée à Tizi Ouzou dont l'inspection de trois jours avait pris fin mercredi dernier. Des conclusions vraisemblablement entre les mains de la ministre qui aurait également rassuré les membres du bureau national du CNAPESTE, reçus mardi dernier, quant à un proche dénouement de ce conflit qui n'a que trop duré, risquant de compromettre l'année scolaire de nombreux candidats à l'examen du bac.