«Bien
dommage qu'on ne pouvait pas stocker chez soi le carburant comme on le ferait
pour la semoule, l'huile ou le lait en sachet», ricanent
des citoyens à la vue de la spectaculaire ruée des automobilistes vers les
stations durant les dernières heures de l'année écoulée. Poussés par le souci
de réaliser «des économies de bouts de chandelle» durant la toute première
semaine de l'année 2018, les automobilistes ont assiégé les stations d'essence,
dans la soirée du dimanche 31 décembre. Franchement, la chaîne des véhicules
dans les stations d'essence, à travers toutes les régions du pays, était
impressionnante. Et, l'attente est d'autant plus longue, car chaque
automobiliste qui arrive à la pompe prend un soin particulier à faire le plein
de carburant. «Le plein», des mots balancés machinalement, à tour de rôle, aux
agents pompistes qui ont sué fort, face à cette ruée phénoménale des
automobilistes.
Des
scènes vécues durant les périodes précédant les jours fériés des fêtes
religieuses, lors des moments rares où le carburant connaît des perturbations
sur le plan de la distribution, mais là c'est à cause bien-sûr de la hausse des
prix du carburant qui passent à 00h, le 1er janvier 2018 à la nouvelle
tarification introduite par la loi de Finances 2018. Des centaines
d'automobilistes se sont, ainsi, donnés le mot pour faire le plein d'essence et
de gasoil quelques heures avant le passage aux nouveaux prix à la pompe. Pour
rappel, le prix de l'essence normale est passé, à 00h le 1er janvier, à 38,95
DA/litre (contre 32,69 DA/litre en 2017, celui de l'essence super à 41,97
DA/litre (contre 35,72 DA/litre en 2017), et celui de l'essence sans plomb à
41,62 DA/litre (contre 35,33 DA/litre en 2017), alors que le gasoil est passé,
hier, à 23,06 DA/litre (contre 20,42 DA/litre en 2017). Continuer à circuler,
en 2018, avec un carburant payé au prix de l'année 2017, même si c'est pour une
semaine, semble procurer un sentiment d'enivrement aux automobilistes. Bien
sûr, les professionnels en activité dans le créneau du Transport font le plus
gros du lot parmi les automobilistes, en attente dans les stations-service. Ces
derniers font le plein d'essence et de gasoil tout juste «en réserve», car la
majorité d'entre eux circule au GPL-c (Sirghaz), dont
le prix n'a pas changé, doit-on le souligner (9 DA/litre). «D'ailleurs, on ne
comprend pas trop pourquoi ils augmentent les tarifs des transports puisque les
transporteurs roulent au GPL-c ?», s'interrogent des citoyens outrés par ces
comportements avides. Enfin, histoire de gagner quelques sous, en ce début
d'année, les automobilistes convergent massivement vers les stations-service,
et c'est là qu'ils passeront les derniers moments de l'année 2017. Une bien
triste fin d'année pour tout ce beau monde qu'on rencontrera, bien des fois, au
courant de l'année 2018, dans les stations d'essence, en train de s'approvisionner
en infimes quantités de carburant, ces fois-ci, et en payant les prix auxquels
ils auront vainement tenté d'y échapper.