Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

JS Kabylie: Une place forte du football en péril

par M. Zeggai

  La JSK, le club le plus titré d'Algérie, se trouve dans une situation alarmante et se rapproche du purgatoire. En effet, les indices sont bien loin d'être rassurants quant à une amélioration de la situation au vu du rendement de l'équipe, laquelle paye cash les erreurs commises dans le passé.

En tout cas, ce n'est guère l'optimisme chez les milliers de fans du club phare du Djurdjura qui ne savent plus à quel saint se vouer. A cet effet, il faut avouer que le nouveau directoire du club kabyle a hérité d'une situation catastrophique sur tous les plans, à savoir un effectif limité, un recrutement qui ne répond guère à la grandeur d'une équipe comme la JSK, l'instabilité technique avec l'histoire de deux staffs techniques en Tunisie, le duo Rahmouni-Moussouni d'un côté, Enrico Fabbro de l'autre, sans oublier les dettes accumulées et évaluées à 22 milliards. Ajoutez à cela la dernière sortie médiatique de l'ancien président Chérif Hannachi, qui ne veut pas dételer et continue son combat pour un éventuel retour aux affaires du club, après avoir critiqué dernièrement le nouveau directoire. Selon nos informations, Hannachi serait en contact avec deux de ses connaissances à l'ouest du pays pour l'assister à signer son come-back. Tout cela a fait que la JSK se trouve aujourd'hui dans la tourmente, avec cette malheureuse crise de résultats qui commence à devenir inquiétante. Les nouveaux responsables n'ont pas de solutions, notamment l'entraîneur Aït Djoudi dont le champ de manœuvre est limité en raison du déficit technique de certains éléments. Ainsi donc, à force de jouer avec le feu, on finit par se brûler les doigts.

La dernière défaite essuyée à domicile face au CSC a précipité davantage les «vert et jaune» vers le bas du tableau. Même la prestation honorable en première période, où l'on a retrouvé une équipe pleine d'enthousiasme, s'est avérée insuffisante. En football, c'est la qualité technique qui fait la différence. L'exemple le plus édifiant est celui de l'attaquant Abid, auteur d'un doublé qui aura permis aux Sanafirs de revenir avec un succès qui les rapproche du titre honorifique du champion d'automne. Même si l'échec fut très difficile à avaler, il faut convenir que le retour en force du public kabyle s'est avéré comme le point positif de ce match.

Par cette présence massive, les inconditionnels ont clairement signifié leur soutien à leur équipe et à la nouvelle direction composée de Lakhdar Madjene, Said Zouaoui et Azzedine Aït Djoudi. Aujourd'hui, l'objectif de la JSK se limite, situation oblige, au maintien, en attendant la fin de saison afin de mettre en œuvre un projet sportif compatible avec les moyens du club et les aspirations de l'extraordinaire engouement public que suscite la JSK. Les premières actions consistent à engager un joueur dans chaque compartiment pour un meilleur équilibre afin de faire face aux exigences de la phase retour qui s'annonce décisive et très difficile pour toutes les équipes de l'élite. Aït Djoudi, nullement découragé, affiche une grande volonté pour redresser la situation avec ses deux proches collaborateurs, Lakhdar Madjene et Said Zouaoui. Une prise de conscience est plus que nécessaire pour remettre la JSK à sa véritable place. «La chute n'est pas un échec. L'échec, c'est de rester là où on est tombé» dit un adage. Alors, la mission confiée aux responsables est de redresser la barre afin de renouer avec son glorieux passé. Il va falloir que la sagesse l'emporte et que tout le monde œuvre dans le seul intérêt de la JSK. Faute de quoi, c'est une place forte du football algérien qui est menacée de disparition. Il reste à souhaiter que tout cela prenne fin, comme un réveil après une nuit de cauchemars.