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La cérémonie d'installation tenue hier à l'Hémicycle: Le professeur Boubaker (FLN) élu nouveau président de l'APW

par Houari Saaïdia

Deux logistiques n'ont servi à rien, hier. Le dispositif de sécurité déployé à l'accès du siège de la wilaya et le matériel de vote. Mis en place en prévention d'éventuelle levée de boucliers par les partis «mécontents», le dispositif policier est resté à l'état de repos, un calme absolu ayant régné. L'urne et l'isoloir se sont avérés inutiles également, la nouvelle Assemblée ayant plébiscité à l'unanimité le «Professeur».

«Professeur Boubekeur président !», clame et proclame (presque toute) la salle debout. «Nous n'avons pas besoin a priori d'aller à l'urne. Je suggère un vote à main levée», propose un élu FLN, qui a eu la mainmise sur les Locales, avec à la clé une majorité absolue de 46 sièges sur les 55 au sein de l'Assemblée populaire de wilaya d'Oran. Un élu RND, ancien-nouveau membre de l'APW, demande aussitôt la parole. Est-ce une mise au point, une requête de constatation, de la part du parti qui s'est estimé le plus lésé par la fraude présumée, lui qui a interjeté plusieurs recours auprès du tribunal administratif, au lendemain du scrutin, mais a été débouté jeudi dernier ? Il n'en est rien. Au contraire, et à la surprise de plus d'un, le «porte-parole» du groupe RND à l'APW abonde dans le sens de son homologue du FLN et cautionne le raccourcis de la main levée, au lieu et à la place du bulletin secret. Tout le monde y trouve son compte. Bon nombre de votants ont levé les deux mains au lieu d'une, en signe de bénédiction et d'allégeance à l'égard du Pr Boubekeur. Clamé haut et fort, proclamé à l'unanimité président de la nouvelle Assemblée, Boubekeur Mohamed est invité à dire un mot à la tribune, sous une chaude ovation. Un exercice d'art oratoire qui semble, à en juger de son allocution «baptême de feu», nouveau pour le désormais premier homme de l'auguste Assemblée populaire de wilaya d'Oran, comme en attestent de nombreux couacs et bugs commis dans son discours fait dans un arabe très approximatif, si bien que l'imprésentable éminent professeur chef de service de chirurgie digestive et laparoscopie à l'Etablissement hospitalo-universitaire d'Oran est bien familier avec les tribunes et les pupitres, mais dans un tout autre registre, celui des séminaires et des colloques scientifiques. Ceci dans la forme. Dans le fond, on retiendra sa déclaration d'intention consistant à œuvrer pour mettre en place une «Assemblée moderne, au sens pointu et aigu du mot» et à «accompagner et soutenir, de manière absolue et indéfectible, le programme d'action du chef de l'Exécutif local, Mouloud Cherifi».

Plebiscite, le Pr Boubekeur passe par un simple vote à main levée

Evidemment, il a renvoyé l'ascenseur au groupe RND, lequel parti qui, même s'il ne détient qu'une minorité au sein de l'organe délibératif de la wilaya, n'en demeure pas l'autre formation politique (l'un des piliers de l'Alliance présidentielle, de surcroît) du dipôle APW avec laquelle il faudra composer, dont le porte-parole lui a solennellement donné quitus. En ce sens, il a laissé entendre en des termes à peine voilés que son parti, bien qu'il soit majoritaire, n'aura pas la mainmise, pour autant, sur les commissions internes qui seront constituées et installées, dans les jours à venir, mais tiendra compte de la composante RND, avec laquelle il œuvrera, en symbiose, pour le seul bien de la wilaya et de sa population. Sans doute, le désormais président de l'APW, comme, d'ailleurs, le wali et le secrétaire de wilaya qui ont eu à intervenir au lever du rideau de l'audience, a dû remarquer l'absence, à cet évènement, -qualifié par les trois intervenants suscités de «fête» (post-électorale)- de l'ensemble des parlementaires «locaux», députés comme sénateurs, du Rassemblement National Démocratique. Une défaillance cérémoniale trop flagrante pour qu'elle puisse être réduite au simple concours de circonstances, encore moins au fait du hasard. S'agit-il d'un message subliminal qui soit imminent politique s'entend, de la part des instances locales de RND sous la houlette du sénateur et ex-président de l'APW, Kazi-Tani Abdelhak.Tout. Tout pointe, en tout cas, vers un scénario d'une absence collective, concertée et préméditée entre les hauts cadres-militants locaux du RND, sur fond de contestation partielle des résultats des urnes, dans certains centres de vote, à l'échelle de la circonscription électorale de la wilaya d'Oran, en guise de message dont la teneur est, à la fois simple et ambiguë, ceci alors que le parti d'Ahmed Ouyahia a, quand même, assuré le service minimum à la cérémonie de l'APW d'Oran, à travers la présence -non passive d'ailleurs- de ses neuf membres de la nouvelle Assemblée. Quoi qu'il soit, d'aucuns ont relevé que la cérémonie d'installation de l'APW, édition 2017-2022, organisée à l'Hémicycle, hier samedi 2 décembre 2017, soit 9 jours après le scrutin, s'est déroulée dans le calme et la sérénité, et même dans une ambiance festive, pour être honnête.