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Université: L'Algérie ne profite pas assez des programmes d'enseignement à l'étranger

par M. Aziza

La ruée récente des milliers d'étudiants algériens, désirant poursuivre leur études en France, devant l'Institut français d'Alger pour s'inscrire au test de connaissances en français, a suscité beaucoup de réactions et elle a intrigué plus d'un. Pourtant, selon les chiffres, que ce soit ceux de Campus France ou du programme de l'Union européenne «Erasmus +», l'Algérie profite le moins de ces bourses d'étudiant ou de ces programmes d'enseignement universitaire, par rapport à d'autres pays.

Selon l'AFP et d'après Campus France, l'agence publique de promotion à l'étranger de l'enseignement supérieur français, les Algériens constituaient en 2016, le troisième contingent étranger avec 22.600 étudiants, derrière les Marocains (32.000) et les Chinois (30.000).

Quant au programme Erasmus +, implémenté dans notre pays à partir de 2002, l'Algérie s'est vue classée l'avant-dernière, devançant seulement la Libye. En terme de chiffres, seulement 1.378 étudiants algériens sont partis en Europe entre 2014 et 2017, sur les 22.000 échanges prévus de mobilité entre l'Europe et les pays du sud de la Méditerranée. Pourtant, pas moins de 42 conventions institutionnelles ont été déjà signées entre les universités algériennes et l'Union européenne.

Israël vient en tête, avec 6.262 étudiants qui se sont rendus en Europe, dans le cadre du programme Erasmus+, suivi du Maroc avec 3.929 étudiants, la Tunisie avec 3.104, l'Egypte 2.348, la Jordanie avec 1.971, le Liban 1.736. Les trois derniers en matière de classement sont la Palestine, l'Algérie et la Libye. Pour cette dernière, qui a tellement besoin d'un appui en matière de formation et d'enseignement au profit de ses jeunes, le nombre de ses étudiants ayant profité de ce programme n'a pas dépassé les 64. En ce qui concerne la mobilité des chercheurs, pas moins de 18 chercheurs algériens se sont rendus en Europe entre 2014-2017, pour poursuivre leurs recherches, et ce sur la base de conventions signées entre la commission de l'UE et l'INRA (Institut national de recherche agronomique d'Algérie). Ainsi que des conventions signées avec l'université d'Alger 2, et l'université d'Oran.

Faut-il le rappeler, la Haute Représentante de l'Union européenne (UE) pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, vice-présidente de la Commission européenne, Frederica Mogherini, avait affirmé lors de sa visite, le 9 avril 2017, à l'université Alger 3, que l'Union européenne est pour l'augmentation de la mobilité des étudiants dans les deux sens. Et ce pour créer une dynamique sociale, scientifique et culturelle entre l'Algérie et l'Europe. Elle avait même exprimé la disposition de la commission européenne à aider l'Algérie à résoudre l'adéquation entre l'enseignement et le monde du travail, afin de concevoir des solutions, des idées pour diminuer en tant soit peu le problème des diplômés en chômage, en Algérie et ailleurs. A noter qu'un programme de l'UE visant la formation du personnel au sein des entreprises économiques hors de l'Europe est déjà sur les rails et sera lancé effectivement à partir de 2018. L'Algérie devrait, dans ce sens, bénéficier davantage de ces programmes et tirer profit de ces formations académiques et professionnelles pour acquérir un meilleur savoir-faire au profit de sa jeunesse.

Le programme Erasmus repose sur des échanges pilotes d'étudiants entre pays européens. Depuis 30 ans, la mobilité offerte par ce programme a profité à 9 millions de participants. Mis en place depuis janvier 2014, Erasmus+ est le nouveau programme régional européen qui succède à Erasmus Mundus et à Tempus pour la période 2014-2020. Il vise à renforcer les compétences et l'employabilité, ainsi qu'à moderniser l'éducation, la formation et le travail des jeunes. En Algérie, Erasmus+ s'est construit sur le succès de son prédécesseur, le programme Tempus qui a réussi, depuis son implémentation en Algérie en 2002, à financer 56 projets impliquant 31 établissements d'enseignement supérieur algériens et des partenaires du secteur socio-économique avec une enveloppe totale d'environ 15 millions d'euros.

Concernant la mobilité des étudiants, les critères de sélection se font sur la base de signature de conventions institutionnelles avec les universités algériennes. Autrement dit, les étudiants doivent postuler au sein des universités qui ont déjà signé des conventions avec les institutions de l'Union européenne.